Merci, Madame la Présidente.

Je voudrais aussi remercier aussi le Sous-Secrétaire général Khaled Khiari de sa présentation. Nous avons écouté attentivement la présentation de Madame Efron et le récit poignant de M. Levy. La Suisse a fermement condamné, dès les 7 octobre, les actes de terreur et la prise d’otages par le Hamas et d’autres groupes affiliés en Israël.

Madame la Présidente,

Permettez-moi de soulever un des thèmes qui aura le plus profondément préoccupé la Suisse tout au long de son mandat au Conseil de sécurité : la protection des civils, et notamment du personnel humanitaire. La Suisse est consternée par les faits rapportés à ce propos, parmi d’autres, dans le dernier rapport du Secrétaire général portant sur la mise en œuvre de la résolution 2334.  

Selon le rapport les frappes aériennes israéliennes auraient tué plusieurs acteurs et actrices humanitaires le 30 novembre dernier, dont un employé de Save the Children et trois employés de World Central Kitchen. Ces victimes se sont ainsi ajoutées à la liste des plus de 330 humanitaires tués – dont une grande majorité d’employés de l’UNRWA. Depuis le 7 octobre 2023 des dizaines de milliers de civils ont ainsi été tués, y compris encore ces dernières semaines.

La Suisse condamne toute attaque contre les civils avec la plus grande fermeté. Le respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités sont des obligations en vertu du droit international humanitaire.   

Par la résolution 2730, que la Suisse a rédigée et dont 115 Etats-membres ont récemment soutenu les propositions de mise en œuvre avancées par le Secrétaire général, le Conseil de sécurité a réaffirmé l’obligation de protéger le personnel et les biens employés dans les opérations humanitaires. Cette protection est d’autant plus cruciale à la lumière de la situation humanitaire catastrophique à Gaza. La population civile est notamment exposée au risque de famine, dont l’utilisation comme méthode de guerre constitue un crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.  

La Suisse continuera de s’engager pour un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Nous saluons à ce propos les efforts de médiation qui sont en cours. Nous rappelons l’obligation de respecter strictement le droit international humanitaire, y compris l’acheminement rapide, sûr et sans entraves de l’aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin à Gaza.  

Ces mêmes demandes ont rallié une majorité écrasante d’Etats-membres à l’Assemblée générale lors de la dernière séance de la Session extraordinaire d’urgence le 11 décembre. Cela témoigne d’une volonté commune de mettre fin à cette guerre et à son bilan humain effroyable. Cela rappelle aussi le rôle central que joue actuellement l’UNRWA – dont le mandat est conféré par l’Assemblée générale depuis 1949 – en tant que principal acteur humanitaire dans la bande de Gaza pourvoyeur de services de base quasi-étatiques dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, et comme rempart important contre une déstabilisation encore plus grande de la région.  

Madame la Présidente, 

La Suisse soutient l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice (CIJ) du 19 juillet dernier, auquel elle a contribué. L’illégalité de l’occupation israélienne du Territoire palestinien, en cours depuis 1967, ne fait aucun doute. Cette occupation doit cesser dans les plus brefs délais.  

Nous regrettons profondément l’absence de mise en œuvre de la résolution 2334 comme des quatre résolutions adoptées par ce Conseil depuis les actes de terreur du 7 octobre. Partout dans le monde, le non-respect des décisions du Conseil est synonyme d’obstacle à la paix, de souffrances pour les populations et de processus de paix en faillite.  

J’en veux pour preuve la situation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, où la violence n’a jamais été aussi élevée en raison des attaques de colons et des opérations menées par les forces de sécurité israéliennes. 

La Suisse est aussi préoccupée par les violences liées à la présence de groupuscules armés, notamment à Jénine.

Elle réitère son appel à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit international. Les opérations menées en Cisjordanie doivent répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et respecter le droit de tout individu à la vie et à la sécurité de sa personne. Tous les auteurs de violences envers les civils et de destructions délibérées de biens et d’infrastructures civiles doivent être traduits en justice.   

La Suisse condamne les annonces de dirigeants israéliens, comme relatées dans le rapport du Secrétaire général, visant à l’expansion des colonies, illégales en vertu du droit international, dans le Territoire palestinien occupé. Ces annonces sont de nature à alimenter davantage la spirale de violence et sont de clairs obstacles à la paix.  

Madame la Présidente,

Permettez-moi de conclure en affirmant une nouvelle fois le soutien plein et entier de la Suisse à la solution à deux Etats, qui est la seule option possible pour Israéliens et Palestiniens de vivre côte-à-côte en paix, en sécurité et dans la dignité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément au droit international et aux paramètres convenus au niveau international.

Je vous remercie.   

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