Merci, Monsieur le Président.

Je voudrais commencer par remercier aussi la directrice générale de l’UNICEF, Madame Catherine Russel, ainsi que les deux représentants de la société civile, Monsieur Raymond et Madame Rashevska, de leurs interventions. 

Nous venons de l’entendre aujourd'hui, et tant de fois auparavant : la différence entre une enfance en paix et en guerre se chiffre à l’échelle d’une vie. En Ukraine, des centaines de milliers d’enfants vivent en situation de conflit. Nombreux d’entre eux sont affectés par la destruction, le déplacement, la séparation avec leurs membres de famille et des amis ainsi que la perturbation des systèmes d’éducation et de santé. 

Plus que 2406 enfants ont été tués ou blessés depuis février 2022 en Ukraine. Selon l’UNICEF, à ceux-ci s’ajoutent au moins 16 de plus chaque semaine. J’insiste : les enfants doivent être protégés et ils ne doivent jamais être pris pour cibles. 

Dans le cadre de nos positions connues quant à l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, nous soulevons les points suivants concernant la protection des enfants :

Premièrement, les enfants paient un lourd tribut aux attaques continues contre les infrastructures civiles. Maintes fois, les logements, les écoles, les hôpitaux et les infrastructures énergétiques ont été endommagés, détruits ou même pris pour cible dans cette guerre. Or, le droit international humanitaire interdit les attaques contre les civils et les infrastructures civiles. Les enfants, particulièrement vulnérables, ont en tout temps droit à une protection particulière. Ceci est d’autant plus pertinent que les enfants ukrainiens subissent des déplacements prolongés et de graves pénuries en biens et services essentiels. 

Deuxièmement, la guerre change la vie d’une génération d’enfants pour toujours. Beaucoup d'enfants passent l'équivalent de six heures par jour à s'abriter dans des sous-sols sous les sirènes d'alerte aérienne. Nous souhaitons ici faire l’écho des préoccupations de l'UNICEF, à savoir que la guerre se manifeste non seulement sur le champ de bataille, mais aussi dans la vie des familles et dans l'immense résilience qu'elle exige des parents et de leurs enfants en Ukraine.

Troisièmement, la Suisse est profondément inquiétée par les déportations et transferts illégaux d'enfants ukrainiens au sein des territoires occupées et vers la Russie, tels que constatés par la Commission d'enquête indépendante. De nombreux parents ne savent ni où se trouvent leurs enfants ni comment les contacter. Les déportations et les transferts illégaux constituent des violations graves de la quatrième Convention de Genève et des crimes de guerre. Concernant les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale émis à cet égard, la Suisse réitère son soutien à la Cour et souligne que l’indépendance de cette institution judiciaire doit être respectée. Elle déplore toute forme de menaces ou de mesures prises à l’encontre de la Cour, de ses officiels et de ceux qui coopèrent avec elle. 

Monsieur le Président, 

Le droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits humains, accordent une protection spéciale aux enfants. Il est essentiel de protéger les enfants en toutes circonstances et de respecter leurs droits. 

Le meilleur moyen de protéger les enfants, c’est la paix. 

La Suisse réitère son appel à la Russie à cesser immédiatement toutes les hostilités et à retirer ses troupes de l’ensemble du territoire de l’Ukraine. 

En même temps, nous soutenons toute initiative visant à promouvoir la paix conformément au droit international, y compris la Charte des Nations unies, et réitérons notre soutien au Secrétaire général dans l’exercice de ses bons offices pour soutenir des solutions diplomatiques.

Pour conclure, je voudrais donner ma voix à celle d’une mère habitante de Dnipro :

« Chaque jour de ces 1 000 derniers jours a été une lutte pour protéger mes enfants. Je veux simplement qu'ils se sentent en sécurité et au chaud et qu'ils aient un endroit où se sentir chez eux. »

Faisons tout pour que les enfants et leurs parents en Ukraine puissent enfin vivre en paix et construire un avenir serein.

Je vous remercie.

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type