Merci, Monsieur le Président,
Et je remercie la Sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires Joyce Msuya pour son intervention.
Les conséquences de la haute intensité des attaques russes sont ressenties dans toute l'Ukraine. La Suisse est profondément troublée par les nouvelles quotidiennes en provenance de diverses régions où des vies humaines sont brisées et où les besoins humanitaires s'aggravent. Ces attaques doivent cesser.
Nous sommes particulièrement préoccupés par l'escalade des attaques à Kharkiv dont Mme Msyua vient d’énoncer les conséquences, y inclus la frappe du 25 mai qui a détruit un centre commercial bondé en plein milieu de la journée. Nos pensées vont aux proches des dix-neuf personnes tuées et nous souhaitons un prompt rétablissement aux près de cinquante blessés. Depuis la dernière discussion de ce Conseil sur la situation humanitaire en Ukraine, le nombre de victimes civiles n'a cessé d'augmenter, tout comme les dommages causés aux infrastructures civiles, y compris les infrastructures énergétiques. Nous condamnons les attaques indiscriminées ou disproportionnées. Le droit international humanitaire est sans équivoque : toutes les parties doivent respecter ses règles en toutes circonstances, y inclus celles relatives à la conduite des hostilités, et assurer la protection de la population civile. Notamment, les civils et les objets civils ne doivent pas être des cibles.
Au fur et à mesure que les attaques s'intensifient, de plus en plus de personnes fuient pour sauver leur vie. Le mois dernier, des milliers d’habitants ont été contraints d'évacuer la région de Kharkiv, parmi lesquels des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. L'une des femmes qui a fui se souvient que « tout laisser derrière soi, tout en sachant que mes amis et ma famille sont toujours là, est ce qu'il y a de plus difficile ». Et pour certains d’entre eux, il s’agit du retour d’un cauchemar déjà connu : au cours des premiers mois de l'agression militaire russe en 2022, près d'un tiers des personnes déplacées à l'intérieur du pays avait fui la région de Kharkiv, selon l’organisation internationale pour les migrations (OIM).
Nous exprimons à nouveau notre gratitude aux partenaires humanitaires qui viennent en aide aux personnes déplacées et aux civils touchés par les combats dans des conditions difficiles et souvent au risque de leur propre sécurité. Nous réitérons l'obligation, en vertu du droit international, de protéger le personnel humanitaire et le personnel des Nations unies, y compris le personnel national et local. Le Conseil a réaffirmé cette obligation par la résolution 2730 le mois dernier. Je rappelle également l'obligation d’autoriser et de faciliter un accès humanitaire complet, rapide et sans entrave à tous les civils dans le besoin et dans toute l'Ukraine, y compris dans les territoires sous contrôle militaire russe.
Monsieur le Président,
Malgré la situation préoccupante, je souhaite souligner deux développements positifs : Premièrement, un échange de prisonniers de guerre a eu lieu à la fin du mois de mai - le premier échange depuis près de quatre mois. Deuxièmement, nous nous réjouissons de la réunification des enfants ukrainiens avec leurs familles. Ces exemples nous rappellent que même dans les situations les plus difficiles, l'action diplomatique et humanitaire peut déboucher sur des accords et des améliorations tangibles pour la population civile.
Plus la guerre se prolonge, plus les appels à des solutions pacifiques se font insistants et urgents. Les réalités du terrain nous rappellent qu'il faut davantage de diplomatie pour construire la paix. En tant qu’Etats-membres, nous avons la responsabilité première à l'égard des personnes qui ont besoin de protection. Avec le sommet sur la paix en Ukraine, la Suisse souhaite apporter sa contribution. Ce sommet vise donc à renforcer une compréhension commune pour une paix globale, juste et durable, de fournir une plateforme pour des discussions de haut-niveau et d’initier un processus de paix. Il n’est pas dirigé contre la Russie. Il s’agit d’offrir une plateforme à un large éventail de pays pour qu’ils expriment leur point de vue et leurs propositions pour aller de l’avant, afin de contribuer à la préparation d’éventuels futurs pourparlers sur la paix entre les parties. Nous comptons sur le soutien des participants de toutes les régions du monde, afin de faire un pas vers un futur processus de paix conforme à la Charte des Nations Unies.
Je vous remercie.