Madame la Présidente,
Je souhaite remercier le Coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, pour son exposé détaillé, et prends bien note du briefing de M. James Zogby.
Comme nous venons de l’entendre, ce mois de juin a été à nouveau marqué par un niveau très élevé de violence dans le Territoire palestinien occupé.
La Suisse rappelle que les colonies sont illégales au regard du droit international. Elles constituent en outre un obstacle majeur à une paix basée sur une solution à deux Etats, comme le note aussi la résolution 2334 de ce Conseil. Israël est tenu de ne prendre aucune mesure qui introduirait des changements permanents, en particulier démographiques et administratifs dans le territoire occupé. À cet égard, la Suisse appelle Israël à renoncer au changement de procédure d’approbation pour la construction dans les colonies du 18 juin dernier et à la construction de plus de 5’500 nouvelles unités de logement dans des colonies.
A la suite de l’opération menée lundi 19 juin dernier par les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine, qui a coûté la vie à sept Palestiniens, dont deux enfants, et fait près de 100 blessés, nous rappelons les obligations des autorités israéliennes en vertu du droit international. L’usage de la force doit notamment répondre au critère de la proportionnalité et respecter les droits de tout individu à la vie et à la sécurité de sa personne.
L’utilisation lors de cette récente opération d’un hélicoptère de combat à Jénine ainsi que l’assassinat ciblé par drone mercredi soir marquent une escalade préoccupante.
La Suisse condamne les actes de violence perpétrés en Territoire palestinien occupé, notamment l’attaque qui a coûté la vie à quatre Israéliens à proximité de la colonie d’Eli le 20 juin, dont deux mineurs. La Suisse condamne également les violences perpétrées cette semaine par des centaines de colons armés à travers la Cisjordanie en guise de représailles, notamment à Turmus Aya, où elles ont coûté la vie à un Palestinien et causé des dommages aux biens et aux propriétés d’habitants palestiniens. Nous appelons à ce que les responsables de telles attaques répondent de leurs actes. A cet égard, nous avons pris note de la dénonciation de ces actes par les forces armées israéliennes et appelons à ce qu’elle soit suivie de mesures concrètes. Les forces armées israéliennes doivent assumer leur responsabilité en protégeant la population palestinienne de telles attaques.
Madame la Présidente,
L’escalade de violence en Territoire palestinien occupé est alarmante. L’année 2023 s’inscrit dans le sillage de l’année précédente avec 126 civils tués, dont 35 enfants. Le décès d’un enfant de deux ans, mort des suites de sa blessure subie lors d’une opération israélienne à Nabi Saleh, le 5 juin dernier, a rappelé que les enfants sont beaucoup trop souvent les victimes de ce conflit. Ils ne devraient jamais être la cible de violences ou mis en danger.
En février dernier, ce Conseil de Sécurité a adopté une Déclaration présidentielle appelant les parties à créer les conditions nécessaires pour la paix. Les rencontres d’Aqaba et de Charm el-Cheikh au printemps dernier avaient provisoirement permis la reprise d’un dialogue en vue d’un abaissement des tensions.
La Suisse soutient les efforts qui s’inscrivent dans le sillage de cette Déclaration présidentielle. Elle appelle urgemment les dirigeants de toutes les parties à œuvrer à une désescalade et à reprendre de réels pourparlers traitant des causes profondes du conflit.
La Suisse est prête, y compris avec ses bons offices, à soutenir de tels efforts visant à restaurer un horizon politique basé sur une solution à deux Etats.
Je vous remercie.