Monsieur le Président,

La Suisse reste très préoccupée par le niveau élevé de violence et la détérioration de la situation sécuritaire au Proche-Orient. Le nombre de victimes civiles des deux côtés ne cesse d’augmenter.

Il y a un mois, ce Conseil a adopté une Déclaration présidentielle appelant les parties à créer les conditions nécessaires à la paix. Cet appel a été réitéré le 19 mars à Sharm el-Sheikh. La Suisse salue les efforts pour une désescalade et appelle urgemment les dirigeants de toutes les parties à s’engager de manière déterminée en ce sens.

Les déclarations du ministre des Finances israélien qui nient l’existence du peuple palestinien sont inacceptables. Nous appelons Israël à respecter les accords précédemment conclus en vue d’une solution à deux Etats, ainsi que le traité de paix de 1994 avec la Jordanie, comme il vient de s’y engager. Les provocations et appels à la haine par toutes les parties doivent cesser immédiatement.

Protéger la population civile est prioritaire. La Suisse s’inquiète des opérations par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie qui ont fréquemment pour conséquence un nombre élevé de victimes palestiniennes. Nous condamnons les actes de violence contre les civils palestiniens commis par des colons, notamment à Huwwara. Nous condamnons également les actes de violence commis par des Palestiniens à l’encontre de civils Israéliens, tels qu’à Tel Aviv le 9 mars. La violence doit être condamnée sans équivoque par les dirigeants israéliens et palestiniens.

Aussi, déjà 16 enfants ont été tués depuis le début de l’année. Les enfants ne devraient jamais être la cible de violences ou mis en danger. 

Nous rappelons que les allégations d’usage disproportionné de la force de même que les actes de violence par toutes les parties doivent faire l’objet d’enquêtes et ne pas rester impunis. Nous exhortons les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.

La Suisse note avec inquiétude le transfert de gouvernance des affaires civiles des colons en territoire occupé. Conformément au droit international humanitaire, Israël doit s'abstenir de prendre des mesures qui introduiraient des changements permanents en particulier démographiques et administratifs dans le territoire occupé. La Suisse déplore la révocation de plusieurs clauses de la loi sur le désengagement. Cela contredit les engagements pris à Sharm el-Sheikh. Les colonies sont illégales et constituent un obstacle majeur à une paix basée sur une solution à deux Etats, comme le note aussi la résolution 2334. Dans ce sens, la Suisse est préoccupée par les développements à Khan al-Ahmar, Masafer Yatta et Jérusalem-Est. Ces derniers sont de nature à encore attiser les tensions actuelles.

Nous appelons au rétablissement de l’unité politique palestinienne. En effet, l’affaiblissement continu de l’Autorité palestinienne et la perte de légitimité de ses institutions sont des entraves à la paix.  Dans ce contexte, nous observons avec inquiétude la mobilisation croissante de groupes armés.

Monsieur le Président,

En ce début de fêtes religieuses, la Suisse appelle à la retenue afin que chacun puisse célébrer en paix. Nous exhortons les autorités compétentes à minimiser le risque de tensions autour des lieux saints et à garantir le respect du statu quo sur le Haram al-Sharif/Mont du Temple, notamment en prévenant toute action qui violerait la sainteté de ces sites. Nous prenons également note de l’annonce par Israël d’assouplir les mesures de restriction de mouvement en vue du Ramadan. Nous appelons à leur mise en œuvre effective et durable.

La Suisse encourage les parties à poursuivre la voie du dialogue et la reprise de réels pourparlers de paix, traitant des causes profondes du conflit. Nous nous tenons à leur disposition.

Je vous remercie.

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