Madame la Présidente,

Je remercie la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, Madame Gbeho, le Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine, Monsieur Souef, et la Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU Femmes, Madame Bahous, pour leur exposé. Je souhaite également la bienvenue au Représentant de la Somalie.

Madame la Présidente,
Nous saluons votre appel aux membres de ce Conseil de porter une attention particulière à l’agenda « Femmes, paix et sécurité » dans nos délibérations aujourd’hui. Comme le dit un proverbe somalien : « le meilleur lit sur lequel on peut dormir est la paix ». Mais, si la paix est au bénéfice de toutes et tous, elle est aussi de la responsabilité de toutes et tous. Les femmes sont des artisanes indispensables d’une paix durable, en Somalie comme ailleurs. Leurs contributions importantes serviront donc de fil conducteur pour les trois points que je souhaite partager:

Premièrement, pour faire avancer les priorités nationales de la Somalie, une participation pleine, égale et significative des femmes est essentielle. Il incombe en particulier de sauvegarder la participation de candidates à des fonctions politiques, ainsi que celle des représentantes élues, afin qu’elles puissent contribuer aux processus politiques à tous les niveaux, libres de menaces ou représailles. A cet égard, le Plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité et le Plan d’action pour la mise en œuvre de la Charte des femmes somaliennes sont des instruments clés. Nous encourageons leur pleine mise en œuvre.

La Suisse s’engage de longue date pour un engagement actif de la société somalienne dans son ensemble et dans toute sa diversité, ainsi que pour renforcer la gouvernance locale. Cela signifie que les voix des femmes, tout comme celles des jeunes et des clans de minorités, doivent se faire entendre sans entrave et être intégrées aux processus de décision et de la vie publique. Une telle approche est importante pour la révision constitutionnelle, la discussion sur le partage du pouvoir et la réconciliation entre le gouvernement fédéral et les États membres fédéraux. Nous nous félicitons de la tenue régulière des réunions du Conseil consultatif national à cet égard et nous encourageons la poursuite d’un dialogue constructif.

Deuxièmement, nous restons préoccupés par les violations et les abus des droits humains, y compris les violences sexuelles et basées sur le genre. Il est impératif de garantir les droits des femmes ainsi qu’un environnement sûr et respectueux pour que les femmes puissent pleinement participer à la construction de la paix en Somalie. Nous encourageons les autorités à poursuivre leurs efforts pour combattre et prévenir ces violations. Nous encourageons également le Parlement à adopter sans délai le projet de loi sur les violences sexuelles de 2018.

Le respect du droit international doit être au cœur de la réponse à l'insécurité dans l’ensemble du pays. Nous déplorons la poursuite des attaques par Al-Shabaab et d’autres groupes armés, et reconnaissons les efforts du gouvernement et de la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (ATMIS) pour y faire face. Ce faisant, nous appelons tous les acteurs à respecter le droit international, y compris les droits humains et le droit international humanitaire, afin de notamment assurer la protection des civils, en particulier dans les zones qui font l'objet d'opérations militaires. Nous sommes également préoccupés par la flambée de violence actuelle à Laascaanood, qui a provoqué un déplacement massif, les femmes et les enfants étant les plus affectés. Le respect du droit international humanitaire est impératif afin de garantir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave.


Troisièmement, la Somalie est au bord de la famine. Le changement climatique est clairement un facteur important. Les femmes sont souvent les premières à devoir y faire face, et affectées de manière disproportionnée. Ainsi, la réponse humanitaire en Somalie doit être conçue et mise en œuvre avec la participation active des femmes, tout en étant sensible aux effets et risques climatiques. Ceci est actuellement démontré par la plus grave sécheresse depuis quatre décennies, qui renforce d’autant plus l’insécurité alimentaire. La violence due à la compétition accrue pour les ressources naturelles, l’intensification de tensions au sein des communautés et les déplacements forcés qui peuvent en découler font partie des risques. Nous devons continuer à soutenir le gouvernement dans sa réponse à la situation humanitaire.


Madame la Présidente,
Les priorités nationales indiquent une volonté ferme et une direction claire vers un futur prospère de la Somalie pour qu’elle devienne « en paix avec elle-même ». Les femmes seront sans doute au cœur de cet engagement. Nous saluons la Mission d'assistance de l’ONU en Somalie (UNSOM), qui joue un rôle crucial. La Suisse continue à soutenir la Somalie et son peuple, mais aussi l'UNSOM, dans ses efforts pour la consolidation de la paix. Nous comptons sur la voix unie de ce Conseil pour agir dans le même sens.


Je vous remercie.

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