Madame la Présidente, Excellences,

Je remercie le Sous-Secrétaire général Jenča de son exposé. 

Nous apprécions le fait que cette séance se tienne, en ce moment crucial, en présence de leurs Excellences, les Ministres des Affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Je voudrais aussi saluer les autres représentantes et représentants de haut niveau.

La Suisse est profondément préoccupée par les opérations militaires lancées par l'Azerbaïdjan en début de semaine. Cette évolution fait peser un fardeau supplémentaire sur la population civile de la région du Haut-Karabagh, qui souffre déjà d’une situation humanitaire très difficile. La Suisse prend note du cessez-le-feu annoncé hier et demande l’arrêt durable des hostilités sur le terrain. Le recours à la force pour résoudre les conflits n’est pas acceptable.

Si les hostilités semblent avoir cessé, la situation reste fragile. En ces heures d’incertitude, les obligations du droit international doivent être soulignées d’autant plus clairement. Le droit international humanitaire et les droits humains, en particulier les droits des minorités, doivent être respectés de manière inconditionnelle. Nous sommes attristés par les rapports faisant état de victimes civiles. La protection de la population civile, des blessés ainsi que des installations médicales reste primordiale. 

Nous rappelons en outre que les acteurs humanitaires, dont le CICR, doivent être en mesure de mener à bien leurs missions impartiales et que l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire à la population dans le besoin doit être facilité. Si nous avions été soulagés par l'évolution positive des convois humanitaires empruntant le corridor de Latchine et la route d'Aghdam en début de semaine - cela a été mentionné par beaucoup d’autres - l’accès doit être maintenu. Nous appelons les parties à respecter leurs obligations découlant, entre autres, de la déclaration trilatérale de novembre 2020 ainsi que des décisions de la Cour internationale de justice. 

Madame la Présidente, 

Ces jours-ci, nous sommes nombreux à réitérer, au sein des Nations Unies, notre attachement aux principes de la Charte. Pas plus tard qu’hier, notre Président – et beaucoup d’autres – le faisait dans cette chambre-ci. Nous devons veiller à ne pas en rester aux paroles éphémères, mais rechercher l’unité qui nous permet d’agir pour le respect du droit international et en faveur d’un règlement pacifique des différends. Une paix durable entre l’Arménie et l'Azerbaïdjan doit être obtenue par la poursuite d’un dialogue à la table des négociations. La paix doit être basée sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, ainsi que sur la protection des droits des minorités. 

Il incombe à tous, y compris les acteurs influents dans la région, de s’engager pour le respect du droit international humanitaire et des solutions pacifiques. La Suisse s’engagera pour atteindre cet objectif et se tient à disposition des parties si elles le souhaitent.

Excellences, en faisant écho aux mots du Secrétaire général dans son appel à l’Assemblée générale: Ne renonçons pas à la diplomatie, en ce moment crucial. Il est absolument essentiel que l'Azerbaïdjan et l'Arménie reprennent le processus de paix. 

Je vous remercie.

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