Monsieur le Président.

J’aimerais tout d’abord vous adresser mes meilleurs vœux pour votre présidence. Je tiens aussi à exprimer ma gratitude à tous les membres du Conseil pour les chaleureux mots de bienvenue qui ont été adressés à la Suisse et aux autres Etats entrants. Nous avons hâte de travailler à vos côtés et vous souhaitons beaucoup de réussite.

Je remercie M. Ebo pour sa présentation détaillée.

Au moment d’entamer son mandat au Conseil de sécurité, la Suisse tient à affirmer son attachement sans relâche au respect du droit international, et notamment de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Tout au long de notre présence au Conseil, nous œuvrerons à soutenir ce pilier important de notre sécurité collective.

Ratifiée par la quasi-totalité des Etats, dont la Syrie en 2013, la Convention offre globalement une protection contre les menaces et les effets dévastateurs des armes chimiques. Cependant, au cours des dix dernières années, les obligations en découlant ont été violées à plusieurs reprises, en particulier en Syrie. Nous appelons la Syrie à respecter ses obligations en tant qu’Etat partie, et conformément à la résolution 2118 du Conseil de Sécurité.

Parmi ces obligations, la Syrie doit fournir une coopération pleine et entière à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Les activités de veille de cette Organisation jouent un rôle clé dans la réalisation de l’objectif commun des États, qui est d’exclure complètement la possibilité de l’emploi des armes chimiques.

Pour ce faire, les missions d’établissement des faits ainsi que les équipes d’enquête et d’identification de l’Organisation doivent pouvoir opérer sur le terrain. Leur travail est fondamental, leur intégrité et leur professionnalisme ne font pas de doute. La Suisse souhaite souligner ici son entière confiance en l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, et son soutien à toutes ses missions.

Depuis avril 2021, les experts de l’équipe d’évaluation des déclarations de l’Organisation ne peuvent plus entrer en Syrie. Cela nous préoccupe vivement. Nous demandons à la Syrie de permettre à cette équipe d’accéder sans entrave à son territoire, afin qu’elle puisse mener les enquêtes et vérifications nécessaires.

Nous n’avons toujours pas la certitude que les stocks d’armes chimiques ont été complètement éliminés. 20 points à cet égard restent actuellement en suspens, et seuls 4 ont été résolus en bientôt dix ans. Tous ces obstacles doivent être levés sans délai, faute de quoi la déclaration initiale de la Syrie ne pourra être vérifiée.

Monsieur le Président,

La résolution 2118 a été adoptée à l’unanimité en 2013. A travers elle, le Conseil de Sécurité a pris un engagement clair contre l’emploi d’armes chimiques en Syrie. En près de dix ans, les séances régulières de ce Conseil ont servi à rappeler un enjeu central: prévenir la mise au point, la fabrication, le stockage, l’emploi et le transfert de telles armes et assurer leur destruction. Ceux qui les emploient doivent être traduits en justice ; leur impunité est inacceptable. Ce principe reste crucial aujourd’hui.

La Suisse continuera à s’engager avec la plus grande fermeté contre l’emploi et la prolifération d’armes chimiques par quiconque, où que ce soit et en toutes circonstances. Il en va de notre sécurité collective et de la crédibilité des instruments de l’architecture de désarmement et de non-prolifération qui la garantissent.

Or, face aux images effrayantes des effets des armes chimiques on ne peut que dire: plus jamais ça.

Je vous remercie.

 

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type