Madame la Présidente,

Je souhaite m’exprimer maintenant à titre national sur la situation politique en Syrie.

Nous venons de le dire, les tremblements de terre du 6 février et leurs nombreuses répliques ont décimé des communautés entières au nord et au nord-ouest du pays.

Le témoignage de Ahmad, membre d’une organisation de la société civile active dans la province d’Alep, illustre cette situation tragique :

« En quelques instants, tout le monde est devenu une victime. Les civils, les travailleurs humanitaires, et même les policiers, les ambulanciers et le personnel de la défense civile, tous ont été victimes de ce tremblement de terre dévastateur. 80 [quatre-vingts] secondes ont suffi pour changer la vie là-bas. »

Pour ces Syriennes et Syriens, ces 80 secondes de tremblement de terre se sont ajoutées à douze années d’un conflit qui a fragilisé le socle politique et social de leur pays.

La Suisse remercie l’Envoyé Spécial Pedersen pour son engagement, dès les premières heures et en vertu du mandat que ce Conseil lui a conféré, en faveur des personnes affectées par les tremblements de terre. Dans cette logique, nous saluons les deux réunions de la Task force humanitaire tenues sous son égide les 9 et 22 février à Genève, siège de l’ONU en Europe et des principales organisations humanitaires engagées sur le terrain.

La Suisse souhaite également amplifier l’appel de l’Envoyé spécial à un cessez-le-feu au niveau national, et l’encourager à continuer de mener des entretiens avec les principaux acteurs régionaux et internationaux à cet effet. D’Alep à Suweida, de Deir Ez-Zor à Homs, frappes aériennes, attaques indiscriminées et affrontements armés mettent en danger les civils dans l’ensemble du pays et constituent de sérieux freins à l’instauration d’une paix durable. Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations de droit international humanitaire et de droits de l’homme et de protéger les civils et le personnel humanitaire.

Madame la Présidente,

Conformément à la résolution 2254 et à l’appel du Secrétaire général dans son étude récente, la Suisse appelle à faire toute la lumière sur le sort des personnes détenues et disparues.

Les proches de ces personnes disparues comptent parmi les 15,3 millions de Syriennes et de Syriens qui dépendent de l’aide humanitaire. Ils comptent parmi les millions de réfugiés syriens dans le monde. Et certains d’entre eux ont encore perdu des membres de leurs familles durant les 80 secondes où la terre a violemment tremblé.  

Accorder à ces proches le droit de savoir, c’est ouvrir la porte à une solution politique, qui demeure la seule issue possible au conflit.

Je vous remercie.

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