Je vous remercie, Monsieur le Président. Je remercie le Secrétaire général adjoint Martin Griffiths pour sa présentation.
La Suisse est gravement alarmée par la destruction du barrage de Nova Kakhovka. Les développements de ces dernières heures alourdissent encore le fardeau d’une population qui souffre de l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. L’ampleur des dégâts est encore difficile à déterminer, mais il est d’ores et déjà certain que nous sommes confrontés – selon les termes du Secrétaire général – à une catastrophe humanitaire, économique et écologique. Elle mérite toute notre attention.
Les images qui nous parviennent de la ville de Kherson et d’autres villes et villages le long de la rivière Dnipro sont effrayantes. En ce moment même, des évacuations à grande échelle sont en cours des deux côtés de la ligne de front. Des milliers de personnes risquent d’être touchées. Outre les conséquences dévastatrices à court terme dans le sud de l’Ukraine, il faut se préparer à des graves conséquences à long terme. La Suisse est préoccupée par les risques que pourraient causer les inondations massives sur l’environnement ainsi que la sécurité énergétique et alimentaire, notamment sur l’approvisionnement en eau. Cet évènement est un triste exemple des liens entre l’eau et la protection des civiles sur lesquels ce Conseil s’est penchés par le passé. Enfin, le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijjia pourrait être impacté. Nous continuons à suivre de près les évaluations de l’Agence internationale de l’énergie atomique à ce sujet.
Dans cette situation de crise, la protection de la population civile doit être la priorité. Nous exprimons notre plein soutien à la réaction immédiate des Nations unies et des partenaires humanitaires qui, en coordination avec le gouvernement ukrainien, font tout leur possible pour apporter une aide essentielle, notamment pour garantir l’approvisionnement en eau potable. La Suisse appelle à ce que l’accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire soit garanti sur l’ensemble du territoire ukrainien.
Face à l’urgence et à la gravité de la situation, nous répétons que les attaques contre des infrastructures civiles sont inacceptables. Elles doivent cesser immédiatement. Que le barrage à Nova Kakhovka soit considéré comme une installation civile ou comme un objectif militaire, il bénéficie d’une protection en vertu des règles du droit international humanitaire. Une violation de ces règles ne saurait être tolérée ; les responsables doivent être identifiés et rendre des comptes.
Nous réitérons également notre appel au respect intégral du droit international, y compris la Charte des Nations Unies. Et nous appelons la Russie à entamer immédiatement une désescalade de la situation et à retirer sans délai ses troupes du territoire ukrainien.
Le non-respect du droit international en général, et du droit international humanitaire et des droits de l'homme en particulier, sape le fondement de la sécurité internationale, de notre sécurité à toutes et tous. Nous ne devons jamais oublier cela.
Je vous remercie.