Merci, Monsieur le Président,

Je voudrais d’abord remercier l’Envoyé spécial Geir Pedersen et bien entendu aussi le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Martin Griffiths, de leurs présentations et surtout de leur engagement. Et comme il s’agit de l’une de vos dernières séances – ou de la dernière séance en personne – au Conseil de sécurité, Martin, je tiens à vous remercier très, très, sincèrement au nom de mon pays pour l’ensemble de vos engagements humanitaires, et plus particulièrement en ce qui concerne la Syrie. Personnellement, j’ai eu la chance de travailler avec Martin dans plusieurs fonctions, mais particulièrement intensément cette dernière année et demi sur la Syrie. Je peux donc dire que j’apprécie énormément tout le travail que nous avons effectué ensemble après le tremblement de terre. Merci. Vous avez toujours encouragé le Conseil à agir pour l’humanité et en défense des plus démunis. Nous vous adressons nos meilleurs vœux pour les prochaines étapes je ne peux pas imaginer que ce soit la retraite, vraiment. Encore merci, Martin !

Et avec l’Envoyé spécial, la Suisse reste très préoccupée par l’absence de progrès en vue d’une solution politique en Syrie, en particulier concernant la mise en œuvre de la résolution 2254 et l’approche « pas-à-pas » proposée par l’Envoyé spécial.

Il est regrettable que l’élan pour relancer un processus politique viable et un dialogue entre les acteurs régionaux, initié au lendemain des tremblements de terre tragiques de février de l’année passée, se soit essoufflé. Il s’agissait d’une chance qui, selon nous, aurait pu être saisie. 

À cet égard, nous continuerons à être prêts à mettre à disposition nos bon offices à Genève, pour toutes initiatives ou pourparlers de paix sous l’égide de l’ONU. Le plus important est pourtant l’urgence d’une solution politique en Syrie en conformité avec la résolution 2254.

La mise en place d’un cessez-le-feu au niveau national est un jalon fondamental de la résolution pour consolider la paix. Au vu des hostilités qui continuent de toucher diverses parties du pays, un tel cessez-le-feu est plus que jamais nécessaire et urgent. Pour ce faire, le territoire syrien doit également être préservé d’une extension du conflit au Proche-Orient.

En vue d’une paix durable, la Suisse continuera d’épauler le travail de l’ONU et des organisations de la société civile afin que les violations graves du droit international commises depuis 2011 ne restent pas impunies. Car il ne peut y avoir de paix sans justice en Syrie.

Monsieur le Président,

Permettez-moi encore quelques mots sur la partie humanitaire.

Au cours de l'année écoulée, la situation humanitaire en Syrie s'est encore détériorée et la violence armée a continué à travers le pays. La Suisse réitère son appel à toutes les parties de respecter leurs obligations conformément au droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la protection des civils et des infrastructures civiles ainsi que l'accès humanitaire.

À ce propos, il est à saluer que l’autorisation pour l’ONU d’utiliser les passages de Bab al-Salam et Al-Ra’ee ait été renouvelée pour trois mois, et nous en sommes très reconnaissants. Les acteurs et actrices humanitaires ont néanmoins besoin d’une plus grande prévisibilité pour planifier leurs activités, de surcroît avec des ressources de plus en plus réduites. L’accès humanitaire ne doit jamais être limité dans le temps. Nous rappelons, que toutes les modalités de l'aide – y compris l’aide transfrontalière et celle fournie à travers les lignes de front – sont nécessaires pour répondre aux besoins énormes dans le pays. L’autorisation et la facilitation d’un passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux populations dans le besoin est une obligation de droit international humanitaire, qui incombe non seulement à toutes les parties au conflit, mais aussi à tous les Etats.

16,7 millions de personnes en Syrie ont besoin d'aide humanitaire dont près de 13 millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire. Alors que les ressources financières diminuent et que les besoins augmentent dans l'ensemble de la Syrie, la réponse de la communauté internationale ne doit pas se limiter à l'aide humanitaire d'urgence. Une action humanitaire plus durable, y compris des projets de rétablissement précoce, est essentielle pour accroître la résilience des populations et améliorer leurs conditions de vie et leur donner une perspective, y compris économique.

Nous savons que les conséquences de la crise syrienne pèsent les pays de la région. C’est pourquoi, lors de la Conférence de Bruxelles, la Suisse s'est engagée à verser plus de 65 millions de dollars pour l'année en cours en faveur des populations dans le besoin en Syrie et dans la région. Et nous allons tenir ces promesses.

En dépit des nombreux contextes humanitaires qui se détériorent, nous ne pouvons oublier le sort du peuple syrien. Mais il est clair que pour pouvoir aider ces besoins humanitaires, il faudra une solution politique – et je me permets de dire ici à l’Envoyé spécial, que nous allons certainement : « work with you, and on the way forward ».

Je vous remercie.

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