Merci, Monsieur le Président.
La Suisse remercie l’Envoyé spécial Geir Pedersen pour sa présentation.
Nous avons également pris note de l’exposé de M. Raed Al-Saleh, Directeur des White Helmets.
L’intensification des hostilités dans les provinces d’Idlib et d’Alep ces derniers jours est très préoccupante. Cette nouvelle escalade risque d’avoir de graves répercussions pour parvenir à la paix et la sécurité dans le pays et dans toute la région. Elle doit cesser immédiatement.
La Suisse condamne le fait que la vaste offensive des groupes armés d’opposition conduits par HTS (Hayat Tahrir al-Sham) ainsi que les frappes de rétorsion menées par le gouvernement syrien et ses alliés aient ciblé des biens à caractère civil et provoqué la mort de dizaines de civils, ainsi que le déplacement forcé de dizaines de milliers d’entre eux, dont de nombreux enfants.
Nous nous joignons à l’appel de l’Envoyé spécial pour que les parties mettent urgemment fin à cette spirale de violence et respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris du droit international humanitaire. Cela comprend l’application stricte des principes de distinction, proportionnalité et précaution dans la conduite des hostilités afin d’épargner les civils et de garantir une protection aux groupes particulièrement vulnérables.
La Suisse est alarmée par les informations selon lesquelles ces hostilités affectent l’accès à l’eau, à la nourriture et aux services essentiels et mettent sérieusement à risque l’acheminement de l’aide humanitaire au Nord et au Nord-Ouest du pays. Il est crucial de permettre rapidement aux acteurs humanitaires d’évaluer les besoins de la population civile. Leur sécurité doit également être assurée, comme le rappelle la résolution 2730 de ce Conseil, y compris en leur permettant de sortir des zones de conflits sains et saufs.
La Suisse n’a eu de cesse de rappeler que l’acheminement rapide, sûr et sans entraves de l’aide aux civils dans le besoin est une obligation en vertu du droit international humanitaire. Afin d’atteindre les civils dans le besoin, y compris les personnes nouvellement déplacées et celles piégées par les affrontements, toutes les modalités d’acheminement de l'aide sont cruciales – y compris l’aide transfrontalière à travers les points de passage de Bab al-Hawa, Bal al-Salam et Al-Rae, et l’aide à travers les lignes de front, même si celles-ci se déplacent.
Les infrastructures civiles, y compris les hôpitaux, les stations d'eau et d'électricité, les camps de personnes déplacées, ne doivent jamais être prises pour cible. Nous rappelons que l’aéroport d'Alep accueille les biens acheminés via le Service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), et appelons à la protection de cette opération critique.
Enfin, nous soulignons l’importance d’assurer un financement de l’aide humanitaire qui soit robuste, prévisible et à la hauteur des besoins grandissants de la population, où qu’elle se trouve. Ce sont presque 17 millions de personnes – soit pratiquement l’intégralité de la population syrienne – qui ont aujourd’hui besoin d’assistance. Cela comprend aussi les centaines de milliers de personnes qui ont fui les hostilités au Liban voisin.
Monsieur le président,
Cette intensification des hostilités est la conséquence du vide politique et de l’absence d’un processus politique depuis de nombreuses années en Syrie. La Suisse exhorte les parties syriennes et celles qui exercent une influence à leur encontre, dont les Etats garants du processus d’Astana et d’autres Etats influents, à privilégier le dialogue et la diplomatie.
Nous les appelons à coordonner leurs efforts avec ceux de l’Envoyé spécial de l’ONU pour parvenir à un cessez-le-feu au niveau national et à un processus de paix crédible.
À cet égard, la Suisse continuera son engagement et reste prête à mettre Genève à disposition pour toutes initiatives ou pourparlers de paix sous l’égide de l’ONU.
Seule une solution politique – au sens de la résolution 2254 de ce Conseil – pourra mettre un terme à ce terrible conflit.
Je vous remercie.