Monsieur le Président,

Je voudrais d’abord remercier l’Envoyé spécial Geir Pedersen et M. Ramesh Rajasingham d’OCHA de leurs présentations.  

La Suisse salue les efforts entrepris par M. Pedersen dans le cadre du mandat que lui confère la résolution 2254. Nous appelons les parties syriennes, le groupe de contact arabe et les participants au processus d’Astana, ainsi que les partenaires internationaux à relancer leur dialogue mutuel et à coopérer avec l’Envoyé spécial dans le cadre global offert par ladite résolution, afin de trouver une solution politique durable en Syrie. 

La résolution définit les paramètres principaux d’un processus politique mené et mis en œuvre par les Syriennes et les Syriens. Une coopération renouvelée de toutes les parties syriennes et internationales avec l’ONU devrait permettre d’identifier les dénominateurs communs pour débloquer ce processus. À ce titre, la relance des travaux du Comité Constitutionnel, dont Genève reste à disposition pour accueillir les réunions, donnerait un signal important de soutien à la recherche d’une approche concertée en vue de la paix. 

La participation de la société civile y compris des femmes et des personnes déplacées et réfugiées dans la recherche d’une solution politique est indispensable. A Genève, la Plateforme de soutien à la société civile et le Conseil consultatif sont des relais essentiels pour porter la voix des Syriennes et Syriens dans les efforts de paix sous l’égide de l’ONU. 

La Suisse rappelle que les populations et les bien civils sont protégés en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire et des droits humains. La mise en place d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale, prônée par la résolution 2254, est essentielle. Une régionalisation du conflit au Proche Orient doit être à tout prix évitée.  

Enfin, la lutte contre l’impunité pour les exactions commises dans le pays depuis 2011 est une condition sine qua non pour atteindre une paix durable. À cet égard, les violences liées au conflit, y compris les détentions arbitraires, les disparitions forcées ou le ciblage de défenseuses des droits humains doivent cesser. Nous soutenons en ce sens l’action du Mécanisme international, impartial et indépendant (IIIM). Il ne pourra y avoir de paix durable en Syrie sans justice. 

Monsieur le Président, 

La crise humanitaire ne cesse de s’approfondir.  

La combinaison entre un conflit pérenne, des tremblements de terre destructeurs, des épisodes de sécheresse toujours plus fréquents et l’aggravation de la situation économique a des conséquences dévastatrices sur la population syrienne. La malnutrition fait des ravages, tandis que l’accès aux services de base et à des ressources aussi vitales que l’eau potable est entravée pour près de la moitié de la population. Ce sont ainsi presque 17 millions de personnes, dont beaucoup d’enfants, qui dépendent de l’aide humanitaire alors que les acteurs et actrices humanitaires font face à des coupes budgétaires significatives.   

Des exemptions humanitaires aux sanctions sont importantes pour faciliter les activités humanitaires notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité alimentaire. 

Aussi, la Suisse accueille favorablement le renouvellement de l’autorisation de l’acheminement de l’aide humanitaire par l’ONU et ses agences spécialisées dans le Nord-Ouest à travers le point de passage de Bab al-Hawa pour six mois supplémentaires. La Suisse voit dans cette autorisation un signal encourageant en vue d’une collaboration accrue avec l’ONU sur tous les aspects liés au conflit.  

Toutes les modalités d’accès aux bénéficiaires – à travers les lignes de front, à travers les frontières et à l'intérieur de la Syrie – restent nécessaires pour couvrir les besoins immenses de la population. À cet égard, nous rappelons qu’autoriser et faciliter le passage rapide, sûr et sans entraves de l’aide humanitaire est une obligation de droit international humanitaire.

Des autorisations à durée indéterminée – y compris pour les deux autres points de passage de Bab al-Salam et d’Al-Ra’e le mois prochain – restent nécessaires pour une plus grande prévisibilité, un financement et une planification efficace des opérations humanitaires et des activités de redressement précoce. 

Les crises multidimensionnelles auxquelles fait face la Syrie nécessitent une réponse adaptée et solidaire de la communauté internationale. La Suisse continuera à s’engager dans ce sens.

Je vous remercie.   

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