Monsieur le Président, 

Je remercie l’Envoyée spéciale adjointe, Najat Rochdi, et la Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, Edem Wosornu, pour leurs interventions. 

Je prends également note de l’exposée de Madame Sawsan Abou Zainedin. La Suisse soutient l’engagement des représentantes et représentants de la société civile dans le processus politique et en faveur de la réconciliation entre Syriennes et Syriens. 

Un engagement pour la paix à tous les niveaux est en effet nécessaire. La Suisse condamne l’escalade de violence en cours et le fait que de plus en plus de civils et de biens à caractère civil soient touchés par des bombardements ou d’autres types d’attaques sur l’ensemble du territoire syrien. 

Il faut mettre fin à cette spirale de violence. La Suisse s’engage pour que toutes les parties au conflit respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris du droit international humanitaire. Cela comprend en particulier les principes de distinction, proportionnalité et précaution dans la conduite des hostilités. Les violations graves du droit international en Syrie ne doivent pas rester impunies.  

La Suisse se joint aux appels de l’Envoyé spécial contre l’extension en Syrie des hostilités en cours au Proche-Orient et au Liban voisin, ainsi que pour une résolution durable du conflit sur la base de la résolution 2254.  

Nous prenons note des récentes déclarations des Etats-garants d’Astana en faveur d’une telle solution. Une reprise prochaine des travaux du Comité constitutionnel, ainsi que la mise en place d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale, enverraient des signaux cruciaux en ce sens.  

Enfin, le droit de savoir des proches de personnes disparues en raison des conflits armés est une règle solidement ancrée dans les Conventions de Genève. Il est également un élément essentiel en vue d’une paix durable en Syrie.  

L’institution indépendante pour les personnes disparues sise à Genève, dont le mandat est strictement humanitaire, doit pouvoir commencer son travail rapidement, en collaboration avec les organisations des proches de personnes détenues et disparues, ainsi qu’avec tous les acteurs concernés en Syrie et au niveau international. 

Monsieur le Président, 

Après treize ans de conflit, la situation continue de se détériorer. Les Syriens et Syriennes en paient le prix.

Malheureusement au fil des mois la situation humanitaire continue de se dégrader. Insécurité alimentaire, accès aux soins : les besoins essentiels ne cessent d’augmenter. Dans les mois à venir, ceux-ci seront exacerbés par les rigueurs de l'hiver. En parallèle, l’intensification des violences sur l’ensemble du territoire met au défi le bon déroulement du travail des acteurs humanitaires sur le terrain. 

Face à ces besoins aigus, toutes les modalités d’accès aux personnes dans le besoin – à travers les lignes de front, à travers les frontières et à l'intérieur de la Syrie – doivent être exploitées. Nous saluons la poursuite des opérations humanitaires de l’ONU via les points de passage de Bab al-Salam et d'Al Ra'ee, dont l’utilisation a été autorisée pour trois mois supplémentaires. Nous appelons le gouvernement syrien à prolonger ces autorisations, y compris celle pour Bab-al Hawa, sans limite dans le temps. Cela afin de garantir la prévisibilité nécessaire pour un engagement humanitaire intégral et efficace et parce qu’il s’agit d’une obligation selon le droit international humanitaire.   

Par ailleurs, la poursuite des opérations militaires d’Israël au Liban a déjà entraîné la fuite de plus d’un demi-million de personnes vers la Syrie. La Suisse appelle à ce que tout soit mis en œuvre pour leur protection. Ces personnes ainsi que les communautés d’accueil parmi lesquelles elles trouvent refuge sont très vulnérables. A cet effet, la Suisse appelle le gouvernement syrien et les principaux acteurs humanitaires à apporter un soutien et une protection accrus aux déplacés comme aux communautés hôtes. 

La population syrienne doit bénéficier d’une aide humanitaire inconditionnelle et dépolitisée. À cet égard, je suis heureux de confirmer que la Suisse contribue à hauteur de plus d’un million dollars pour la Syrie à l'appel interagence d'urgence de l’ONU, qui s’ajoute à son engagement régulier. 

Monsieur le Président, 

« Le monde nous a laissé tomber deux fois, nous les Syriens », a déclaré Ismail al-Nasser, Syrien de 35 ans, ayant fui la Syrie il y a treize ans, et le Liban en octobre. Nous avons le devoir de ne pas les abandonner une fois de plus. 

Je vous remercie. 

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