Je vais maintenant faire une déclaration en ma qualité de représentante de la Suisse :

Je voudrais tout d’abord remercier la Sous-Secrétaire générale Martha Pobee et l’Envoyée spéciale Hanna Tetteh, non seulement pour leurs exposés précieux, mais aussi pour tout leur travail, et le travail de la mission. Je salue également la présence des représentants permanents du Soudan et du Soudan du Sud à cette réunion.

Nous félicitons les deux gouvernements de leur engagement constructif en vue d'une résolution du différend relatif à la région d'Abyei, tant en ce qui concerne le statut final que la question de la démarcation de la frontière.

Le conflit qui a éclaté au Soudan le 15 avril remet en question ces avancées et risque de mettre un terme à ces dynamiques positives. Nous nous inquiétons de l'impact que les combats pourraient avoir sur le processus politique, la situation humanitaire et la mise en œuvre du mandat de la FISNUA.

Nous réitérons notre appel aux deux parties soudanaises pour qu'elles fassent taire immédiatement les armes, respectent le droit international humanitaire, s'engagent à un cessez-le-feu durable, garantissent l'accès humanitaire et renouent le dialogue.

Face aux risques réels d’instabilité, nous appelons le Soudan et le Soudan du Sud à respecter l'accord de 2011 et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Je souhaite faire trois brèves remarques.

Premièrement, il faut faire davantage pour protéger la population locale des incidents armés et des affrontements intercommunautaires. Nous sommes préoccupés par les tensions qui persistent entre les Twic Dinka et les Ngok Dinka. Nous les appelons à la désescalade et à la poursuite des efforts communs pour trouver une solution par le dialogue. Nous félicitons les Misseriya et les Ngok Dinka pour le succès de la conférence du mois de mars dernier et les encourageons à donner suite à cette dynamique positive, surtout en vue de la prochaine période de transhumance. En l'absence du Service de police d'Abyei, les comités de protection de la population locale et le comité mixte de protection sont essentiels pour renforcer l'état de droit. En outre, Abyei doit rester une zone démilitarisée de toute force ou tout autre élément armé.

Deuxièmement, compte tenu de l’impact potentiel du conflit au Soudan, il est important d’instaurer un climat de confiance et de renforcer un engagement communautaire inclusif. Nous saluons la revitalisation des forums consultatifs sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que les activités du comité mixte des femmes pour la paix dans la région d'Amiet. De même, l'implication accrue des réseaux de jeunes dans la diffusion d'alertes précoces montre le potentiel clé des jeunes en tant qu'agentes et agents de paix. Nous soutenons pleinement les efforts déployés par les Equipes pays de l’ONU au Soudan et au Soudan du Sud pour rendre opérationnel le programme conjoint d'Abyei.

Troisièmement, la FISNUA continuera à jouer un rôle essentiel pour la paix et la sécurité en Abyei au cours des mois à venir. Nous saluons son engagement fort auprès des communautés d’Abyei et espérons que la reconfiguration des troupes fournira à la Mission des moyens opérationnels supplémentaires. Nous demandons au Soudan et au Soudan du Sud de continuer à respecter l'accord sur le statut des forces.

Pour conclure, nous exprimons notre plein soutien à la FISNUA et à l'Envoyée spéciale, ainsi qu'à l’Union africaine et à l’IGAD. Nous affirmons notre engagement à travailler avec toutes les parties prenantes pour atteindre la paix et la prospérité dans la région d’Abyei.

Je reprends mes fonctions de Présidente du Conseil.

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type