Monsieur le président,

 

Je voudrais remercier la Sous-secrétaire Générale et Coordonnatrice de l’action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Madame Sigrid Kaag, de son rapport. Je retiens surtout l’urgence d’assurer la dignité humaine, mais aussi les recommandations très concrètes qui vont de l’éducation des enfants à la reconstruction.

 

Depuis l’adoption de la résolution 2720 en décembre dernier, vous et votre équipe avez déployé tous les efforts possibles pour accélérer l’acheminement de l’aide à la population civile. Et malgré cela, nous continuons à faire face à une catastrophe humanitaire à Gaza, que nous avons de la peine à décrire.

 

Neuf mois après les actes de terreur du 7 octobre, que la Suisse a fermement condamnés, nous restons profondément préoccupés par le conflit au Proche-Orient, en particulier par la situation humanitaire effroyable à Gaza. Nous condamnons le fait que les hostilités continuent de faire de nombreuses victimes civiles, notamment parmi les enfants et les 1,7 millions de personnes déplacées dans la bande de Gaza.

Le nouveau rapport de la Classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) confirme ce tableau déjà très sombre. Environ 96% de la population de la bande de Gaza est confrontée à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë. Dans ce cadre, 15% se trouvent au niveau le plus élevé, à savoir catastrophique, propension qui risque encore d’augmenter. Le risque élevé de famine persistera tant que le conflit se poursuit et que l'accès humanitaire est entravé. 

La Suisse appelle toutes les parties à respecter strictement leurs obligations en vertu du droit international, en particulier du droit international humanitaire et les droits humains. Le droit international humanitaire oblige les parties à autoriser et faciliter l'accès humanitaire aux civils dans le besoin et il interdit d'utiliser la famine comme méthode de guerre. Les civils doivent avoir accès aux biens et aux services essentiels à leur survie, tels que l'eau potable, la nourriture et l'électricité.

La Cour internationale de justice a confirmé, dans ses ordonnances, l’urgence d’acheminer l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza. Or le niveau d’aide reste clairement et largement insuffisante face à l'immensité des besoins. 

 

Comme l’a souligné la Coordonnatrice spéciale, l’accès sûr, rapide et sans entrave par tous les points de passage reste un défi majeur. Il est urgent que cela change. Une assistance suffisante doit parvenir aux personnes qui en ont besoin. Les parties au conflit ainsi que les autres parties prenantes doivent agir.

 

Nous remercions la Jordanie, l’Egypte et l’ONU pour la tenue à Amman, au début de ce mois, de la Conférence sur l'intervention humanitaire d'urgence pour Gaza, qui a envoyé un signal politique fort. 

A cette occasion, ainsi que dans les réunions de ce Conseil, la Suisse a réitéré aussi son appel urgent pour un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. La Suisse demande également que les parties respectent leurs obligations de droit international concernant les personnes qu’elles détiennent. Toutes ces personnes doivent avoir la possibilité de recevoir les visites du CICR et être traitées humainement.

La Suisse appelle à la pleine application des résolutions pertinentes adoptées par ce Conseil de sécurité, notamment des résolutions 2712, 2720, 2728 et 2735. En outre, comme l'a réaffirmé la résolution 2730, présentée par la Suisse, toutes les parties au conflit ont l'obligation de respecter et de protéger le personnel humanitaire, le personnel des Nations Unies et le personnel associé, ainsi que leurs locaux et leurs biens.

Monsieur le président,

Nous le savons toutes et tous : l’augmentation seule de l'aide humanitaire ne peut pas constituer une solution durable pour le conflit au Proche-Orient. Il faut une cessation des hostilités et un horizon politique doit être urgemment rétabli. Nous réaffirmons donc notre ferme soutien à la solution à deux Etats. En effet, seuls deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, dont Gaza fait partie intégrante, vivant côte à côte en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues sauront apporter paix, sécurité et dignité aux populations dans la région. 

Je vous remercie.

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type