Madame la Présidente,
Nous remercions le Sous-Secrétaire général Khiari pour son exposé et saluons la participation des représentants de la République populaire démocratique de Corée et de la République de Corée à nos délibérations.
La Suisse a observé avec la plus grande inquiétude le deuxième essai par la RPDC de lancer un satellite d’observation militaire, en recourant à la technologie des missiles balistiques. Nous saluons donc la tenue de cette réunion. Le Conseil ne doit pas rester passif face à ces essais qui, conjointement avec le programme nucléaire de la RPDC, constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale.
Permettez-moi de souligner trois points :
Premièrement, la Suisse condamne tout tir recourant à la technologie des missiles balistiques car il constitue une violation des résolutions de ce Conseil. Comme évoqué lors de notre séance début juin, les questions de la charge de la fusée ou de l’annonce préalable ne sont pas déterminantes dans cette situation. Ce tir constitue donc une violation du droit international. Face à cela, il est de notre devoir en tant que membres de ce Conseil de le condamner et d’y répondre. Nous réitérons notre appel à la RPDC à renoncer à toute future tentative de lancement des missiles balistiques.
Deuxièmement, si les obligations qui découlent des résolutions valent en premier lieu pour la RPDC, elles s’appliquent également à tous les États, qui sont tenus de mettre en œuvre de manière effective les sanctions du Conseil de sécurité. En plus, en tant que membres de ce Conseil et en tant qu’Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, nous sommes tous tenus de lutter contre la prolifération des armes nucléaires. La tentative de légitimer publiquement le développement du programme nucléaire de la RPDC exige notre vigilance continue et nous devons nous engager en faveur du désarmement et du maintien du tabou nucléaire.
Troisièmement, nous ne devons pas oublier le sort de la population de la RPDC. Les violations graves et systématiques des droits humains et l'impunité des auteurs doivent cesser. Nous saluons les premiers signes d'assouplissement des lourdes restrictions mises en place par la RPDC en lien avec la pandémie. Ces restrictions constituent un obstacle majeur à l'aide humanitaire ainsi qu’au respect et à l'exercice des droits humains. Nous soulignons que l’ouverture des frontières de la RPDC doit aller de pair avec un accès rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire. Pour y parvenir, l’entrée en RPDC du personnel international est de la plus haute importance.
Madame la Présidente,
Ce Conseil joue un rôle indispensable pour encourager le dialogue, la désescalade et la prospection de solutions diplomatiques. Il s’agit d’instruments essentiels permettant de faciliter la mise en œuvre d'une solution pacifique, globale et durable à la situation de la péninsule Coréenne. Nous avons un objectif commun et une responsabilité partagée dans ce sens. La Suisse continuera son engagement pour avancer dans cette direction.
Je vous remercie.