Monsieur le Président,

La Suisse remercie Saint-Vincent-et-les-Grenadines pour l’organisation de ce débat et les intervenantes et intervenants pour leurs contributions.

Les situations à l’agenda du Conseil de sécurité sont témoin de l’impact négatif de défis contemporains tels que la Covid-19 et le changement climatique sur la paix et la sécurité internationales. Il est nécessaire que le Conseil reconnaisse ces liens et renforce son engagement dans le cadre d’une approche holistique, qui engage les trois piliers des Nations Unies, à même de traiter des causes profondes des conflits et de l’insécurité.

La Suisse souhaite souligner trois domaines d’actions, qui plaident pour un engagement accru du Conseil:

Premièrement, les effets du changement climatique remettent en cause la consolidation de la paix et la réalisation des objectifs de développement durable dans divers contextes marqués par des niveaux élevés d’inégalité et de vulnérabilité au sein de la population. Le changement climatique et les catastrophes naturelles peuvent engendrer des déplacements de personnes et contribuer à exacerber les tensions entre différentes communautés. Nous devons prévenir ces catastrophes et l’insécurité alimentaire. C’est pour cela que la Suisse assiste, par exemple, des communautés en Somalie dans la mise en œuvre d’un réseau d’alerte précoce. Une analyse systématique des risques liés au changement climatique doit informer les décisions du Conseil, notamment en lien avec les mandats des missions de paix. A cet effet, nous appelons le Conseil à faire plein usage des ressources existantes au sein du système onusien, y inclus le Mécanisme de sécurité climatique qui rassemble le PNUE, le PNUD et le DPPA, et les structures sur le terrain. La Suisse apprécie l’engagement du Groupe des amis sur le climat et la sécurité ainsi que la création du Groupe d’experts informel du Conseil de sécurité sur ce sujet.

Deuxièmement, comme le Conseil de sécurité l’affirme dans sa résolution 2532, la pandémie de la COVID-19 risque de réduire à néant les acquis obtenus par les pays en transition et les pays sortant d’un conflit en matière de consolidation de la paix et de développement. Une approche inclusive et fondée sur les droits de l’homme doit guider les efforts visant à mieux reconstruire l’après-pandémie. La Commission de consolidation de la paix est idéalement placée pour promouvoir une réponse cohérente et coordonnée entre les trois piliers du système des Nations Unies et les organes principaux, dans le respect des priorités définies par les Etats membres au niveau national. Nous invitons le Conseil à tenir pleinement compte des contributions de cette Commission dans ses travaux.

Troisièmement, le défi commun posé par les crises actuelles ouvre également des opportunités. L’initiative Blue Peace lancée par la Suisse est un tel exemple. La gestion commune des ressources en eau partagées permet de réduire des tensions et de contribuer à la stabilisation des relations entre les différents Etats ou parties prenantes. Plusieurs programmes concrets ont été mis en œuvre au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Afrique de l’Ouest. Le soutien du Conseil de sécurité à la diplomatie préventive, à travers les missions politiques spéciales de l’ONU et en collaboration avec des organisations régionales et sous-régionales, s’inspire d’une même approche et dispose encore d’un important potentiel de développement.

Les liens entre paix, développement et action humanitaire sont au centre de la politique étrangère de la Suisse, y inclus dans son rôle de Vice-présidente de l’ECOSOC, de membre de la Commission de consolidation de la paix l’année prochaine et, une fois élue, en tant que membre non-permanent du Conseil en 2023-24.

Je vous remercie.

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