Monsieur le Président, 

 

Je vous remercie pour l’organisation de cette réunion, ainsi que le Coordinateur spécial Tor Wennesland pour son exposé. 

 

La situation en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, ainsi que la montée des tensions le long de la ligne bleue, sont alarmantes. L’attachement de ce Conseil à faire respecter par toutes les parties le droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l’homme, vise à éviter une régionalisation du conflit encore plus grave.

 

En Cisjordanie, les attaques, menaces et intimidations de colons israéliens contre la population palestinienne, y compris à Jérusalem-Est, se poursuivent dans une quasi impunité. La Suisse condamne ces attaques, dont le nombre de victimes civiles atteignait déjà des niveaux record avant le 7 octobre 2023, et qui est en nette augmentation depuis. Ces attaques doivent cesser.  

 

La résolution 2334 demande que « des mesures immédiates soient prises pour prévenir tous les actes de violence visant des civils, y compris les actes de terreur, ainsi que tous les actes de provocation et de destruction ». Les allégations d’usage disproportionné de la force et les actes de violence contre les civils doivent faire l’objet d’enquêtes et leurs responsables traduits en justice. La Suisse rappelle les obligations d’Israël en tant que puissance occupante en vertu du droit international, y compris celle de protéger la population civile.

 

La Suisse rappelle par ailleurs que les colonies israéliennes de peuplement sont illégales au regard du droit international humanitaire et constituent, selon la résolution 2334, un « obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable ». Les annonces récurrentes de dirigeants israéliens et les mesures visant à leur expansion contribuent à l’escalade et doivent cesser. 

 

A cet égard, la Suisse note avec préoccupation les récentes décisions israéliennes visant à transférer la gestion des affaires civiles des colons en Cisjordanie à l’administration civile israélienne. Conformément au droit international humanitaire, Israël doit s'abstenir de prendre des mesures qui introduiraient des changements permanents, notamment démographiques et administratifs, dans le territoire occupé. 

 

Par la résolution 2730, ce Conseil a réaffirmé la responsabilité des Etats et des parties aux conflits à respecter et à protéger la population civile, y compris le personnel humanitaire. Les infrastructures et les biens utilisés pour des opérations de secours humanitaire, ainsi que les convois, doivent également être respectés et protégés. Ceci inclut les locaux de l’UNRWA, y compris à Jérusalem-Est, ainsi que les locaux du CICR. 

 

Monsieur le Président, 

 

Lors de l’adoption de la résolution 2735 le 10 juin, la Suisse a souligné qu’elle représente la meilleure chance pour une sortie de l’effroyable conflit qui a fait des dizaines de milliers de victimes depuis les actes de terreur du Hamas le 7 octobre dernier, que nous avons fermement condamnés.

 

Or, malgré les quatre résolutions adoptées par ce Conseil, les hostilités dans la bande de Gaza continuent d’exposer des centaines de milliers de civils, dont un très grand nombre d’enfants, au danger, aux déplacements forcés et au risque accru de famine. De même, des dizaines d’otages demeurent en captivité à Gaza. 

 

La Suisse réitère son opposition à l’offensive actuellement en cours à Rafah. Elle rappelle toutes les mesures conservatoires prononcées par la Cour internationale de justice. Ces mesures étant contraignantes pour les parties à la procédure, la Suisse attend d’Israël qu’il s’y conforme. Nous rappelons notre appel à un cessez-le-feu immédiat, à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire de manière sûre, rapide et sans entrave par tous les moyens dans la bande de Gaza, et à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Les personnes maintenues en captivité en lien avec ce conflit doivent pouvoir être visitées par le CICR et recevoir l’aide et la protection auxquelles elles ont droit.

 

Enfin, ce Conseil doit continuer de soutenir la solution à deux Etats, qui est le seul socle à même de garantir la paix entre Israéliens et Palestiniens et la stabilité dans la région. 

 

Nous devons contribuer à reconstruire – sans plus tarder – ce socle des deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. 

 

Je vous remercie.

 

 

 

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