Merci, Monsieur le Président.
Je tiens à remercier la Présidente Gatti Santana et le Procureur Brammertz pour leurs rapports et leurs présentations claires. Nous saluons également la participation des représentants de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, de la Serbie et du Rwanda à cette séance.
Monsieur le Président,
Selon les mots d'un témoin du ICTY, "nous ne pouvons pas annuler ce qui s'est passé, mais nous pouvons veiller à ce que justice soit rendue, afin que les générations futures ne subissent pas ce que nous avons enduré".
La Suisse continue à soutenir fermement le travail du Mécanisme. Alors que nous marquons cette année le 30e anniversaire du génocide au Rwanda et que celui de Srebrenica aura lieu l’année prochaine, rappelons-nous que ce Conseil a pris la responsabilité de garantir que justice soit rendue. Bien que les procédures devant les tribunaux et le Mécanisme soient terminées, le rôle de ce dernier reste essentiel dans la lutte contre l’impunité et la promotion d’une paix durable.
Je souhaite tout d’abord saluer les progrès accomplis au cours des dernières années, en particulier en matière d’exécution des peines et de recherche des fugitifs. Bien que ces avancées soient cruciales, elles ne reflètent toutefois qu’en partie le rôle central et continu du Mécanisme. Plusieurs fonctions résiduelles demeurent essentielles.
À cet égard, nous soulignons notamment l’importance de la préservation, la gestion et l'accessibilité des archives pour garantir la mémoire collective des atrocités, un pilier important de la prévention. Il est essentiel de protéger l’héritage du Mécanisme et des tribunaux qui l’ont précédé. La montée de la glorification des criminels et des tendances négationnistes, que nous condamnons, le démontre tristement.
Alors que nous discutons de l’avenir du Mécanisme, le futur des archives représente une question centrale qui devra faire l’objet d’un examen approfondi. La Suisse se tient à disposition, y compris en tant qu’Etat hôte, pour mobiliser son expertise et contribuer, à partir du cas du Mécanisme, à générer une réflexion globale sur le futur des archives des nombreux mécanismes engendrés par les nations unies. Nous pensons que la gestion de ces documents, quelle que soit l'entité qui les crée, bénéficierait d'un cadre commun afin de rendre la conservation et la gestion de ces documents plus efficaces et efficientes.
Monsieur le Président,
Nous saluons le soutien que le Bureau du Procureur apporte aux autorités nationales. Preuve, que l'importance du Mécanisme ne diminue pas, mais prend simplement une nouvelle forme.
Enfin, nous soulignons l’importance d’une coopération internationale renforcée et appelons tous les États à soutenir activement le Mécanisme. Nous nous félicitons des récentes évolutions dans la coopération régionale entre les pays de l'ex-Yougoslavie. Nous espérons qu'elles marquent le début d'un effort résolu pour faire face aux blessures du passé.
Monsieur le Président,
Au cours des deux dernières années, nous avons vu des progrès significatifs accomplis par le Mécanisme. Or le travail ne s’arrête pas là. Nous mettons en garde contre une clôture précipitée de ses importantes fonctions résiduelles sans que des solutions pérennes ne soient envisagées.
La Suisse réaffirme son engagement en faveur de la justice pénale internationale et son plein soutien au travail effectué par le Mécanisme. Il ne peut y avoir de paix sans justice.
Je vous remercie.