Madame la Présidente,
Je voudrais me joindre à d’autres et féliciter les Emirats Arabes Unis pour leur présidence du Conseil en juin et je vous souhaite à vous, Madame la Présidente, ainsi qu’à votre équipe, plein succès. Vous pouvez compter sur le soutien de la Suisse. Je vous remercie aussi l’organisation de ce débat ainsi que la représentante spéciale du Secrétaire général Gamba et le Directeur exécutif adjoint Abdi pour leur analyse approfondie et pour tout leur travail crucial. Je remercie en particulier Mme Violeta.
Il y a presque trente ans, Graça Machel a lancé un appel pressant dans son rapport fondateur sur I’impact des conflits armés sur les enfants: « Il faut aller au-delà de ce qui paraît immédiatement possible et trouver des moyens nouveaux et des solutions nouvelles pour mettre les enfants à l’abri des conséquences de la guerre […] ».
Ce Conseil a répondu à cet appel en développant l’Agenda « enfants et conflits armés » à travers treize résolutions qui offrent des outils importants pour protéger les enfants. Si l'agenda CAAC a contribué à changer la vie de milliers des filles et garçons, le rapport annuel nous rappelle que la situation des enfants pris dans les conflits armés reste désastreuse. 27,000 violations graves des droits de l’enfant sont 27,000 violations graves des droits de l’enfant de trop. Bien que plus de la moitié du nombre total de violations émane de groupes armés, il est préoccupant de constater, et Mme Gamba l’a mentionné, que des forces gouvernementales ont été responsables pour la majorité des meurtres d’enfants, des attaques contre les écoles et hôpitaux ainsi que des obstacles à un accès humanitaire.
Le respect du droit international humanitaire, des droits humains et du droit international des réfugiés est fondamental dans ce contexte et nous devons intensifier nos efforts collectifs pour protéger les enfants dans les conflits armés. Pour ce faire, il est de notre devoir de nous concentrer sur les trois points suivants :
Tout d’abord, les outils développés par ce Conseil ne resteront efficaces que si – et seulement – s’ils sont utilisés de manière indépendante, crédible et impartiale. Les critères pour inscrire des parties aux annexes du rapport annuel, ou pour les enlever, doivent être transparents et objectifs. L’inscription des forces armées du Myanmar pour des violations graves supplémentaires, ainsi que celle des forces armées russes et des groupes armés qui leur sont affiliées dans le contexte de l’agression militaire contre l’Ukraine, est cohérente et importante. Nous appelons à un engagement significatif de toutes les parties listées avec l’ONU afin de prévenir et mettre fin à toutes les violations graves. Il s’agit maintenant de mobiliser des ressources supplémentaires, y compris pour le mécanisme de surveillance et de communication que la Suisse soutient dans plusieurs pays.
Deuxièmement, les attaques vérifiées contre les écoles et les hôpitaux ont plus que doublé en un an. Cela est tout simplement inacceptable ! L'utilisation à des fins militaires de ces infrastructures s’est également nettement accrue. Nous appelons tous les Etats à signer et à respecter la Déclaration sur la sécurité dans les écoles ainsi que de mettre en œuvre la résolution 2601 de ce Conseil. La réalisation du droit à l'éducation est la clé pour un avenir meilleur et une paix durable.
Troisièmement, la réintégration réussie des enfants précédemment associés à des groupes ou forces armées est fondamentale. Nous ne devons pas sous-estimer l’importance des programmes de réintégration à long terme qui ouvrent aussi des perspectives économiques et répondent aux besoins basés sur le genre. Il s’agit là d’un moyen efficace contre le risque d’un recrutement ultérieur.
Madame la Présidente,
Même si le rapport annuel fait état d’une situation sinistre, gardons à l’esprit ce qu’illustré Mme Violeta : les enfants, avec leur créativité, leur ambition et leurs recommandation, que nous avons bien écoutées, peuvent changer le monde. Ou, pour emprunter encore une fois les mots de Graça Machel : « Dans un monde de diversité et de disparité, les enfants sont une force unificatrice capable d'amener les humains sur des bases éthiques communes. »
Je vous remercie.