Monsieur le Président, 

Je tiens à remercier le Coordinateur spécial pour le processus de paix, M. Tor Wennesland, pour sa présentation à l’occasion de ce débat de haut-niveau.

La Suisse suit avec la plus grande attention la situation au Proche-Orient. La période des grandes fêtes religieuses a été marquée par des actes de violences qui se sont déroulées au cœur du Haram el-Sharif/Mont du Temple à Jérusalem, puis par le lancement de roquettes sur Israël depuis Gaza, le sud du Liban et la Syrie. La Suisse a fermement condamné ces actes de violence. Le risque d’engrenage est réel.

Il est crucial d’apaiser les tensions sur et autour des lieux saints à Jérusalem. Nous appelons une fois de plus au respect du statu quo sur le Haram al-Sharif/Mont du Temple et du rôle de gardien de la Jordanie. Des mesures concrètes doivent également être prises pour soutenir la coexistence pacifique de toutes les communautés de Jérusalem.

Concernant la bande de Gaza, malgré l’évolution positive du nombre de permis de sortie délivrés par Israël l’année dernière, notamment pour des travailleurs à la journée, la situation humanitaire reste préoccupante. 60% des Gazaouis dépendent de l’aide humanitaire. Alors que la plupart des soins médicaux ne sont pas disponibles à Gaza, nous déplorons que plus de 200 patients n’aient pas reçu d’autorisation de sortie en février. La Suisse rappelle qu’en tant que Puissance occupante, Israël est tenu de garantir la satisfaction des besoins essentiels de la population de Gaza. Si Israël est en droit d’imposer des restrictions à l’entrée de certains biens, leurs conséquences pour la population doivent être proportionnées à l’objectif légitime d’assurer sa sécurité. La Suisse appelle à la levée du bouclage, imposé depuis bientôt 16 ans.

La Suisse reste également préoccupée par le niveau élevé de violence dans le Territoire palestinien occupé et en Israël. Nous exhortons les parties à protéger les populations civiles en respectant leurs obligations respectives découlant du droit international humanitaire et des droits de l’homme. 

A ce propos, la Suisse note qu’au total 21 enfants ont trouvé la mort dans des circonstances violentes en 2023. A cet égard, nous appelons toutes les parties à poursuivre le dialogue entamé en décembre dernier avec la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés et à prendre des mesures pour prévenir et mettre fin aux violations graves contre les enfants. 

Dans cette situation qui reste très volatile, la Suisse appelle les dirigeants de toutes les parties à déployer tous les efforts nécessaires pour réduire les tensions et à s’abstenir de toute mesure unilatérale, de tout acte de provocation et de tout propos inflammatoire susceptibles d'attiser le conflit. Nous appelons les parties à mettre en œuvre les engagements pris à Aqaba et Charm el-Cheikh dans le sillage de la Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 20 février dernier. La Suisse est préoccupée par la poursuite de la planification de colonies ces dernières semaines, en dépit de ces engagements. Elle rappelle que les colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international humanitaire et représentent un obstacle à la paix. 

Il est urgent que les parties traitent des causes profondes du conflit. Les récents engagements devraient servir de base concrète pour la restauration de la confiance en vue d’une solution négociée à deux États, conformément au droit international et aux paramètres convenus au niveau international, y compris les résolutions du Conseil de sécurité. La Suisse se tient à disposition pour faciliter la reprise d’un dialogue crédible en vue d’une telle solution, y compris à travers ses bons offices. 

Je vous remercie.

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