Monsieur le Président, Excellence,

Je tiens à vous remercier pour l’organisation de ce débat ouvert sur la situation au Moyen-Orient. Je remercie aussi le Secrétaire général, le Coordinateur spécial Tor Wennesland et de son adjointe Lynn Hastings pour leurs interventions importantes. La présence de nombreux ministres des affaires étrangères et d’autres hauts représentants d’Etats membres témoigne de la gravité du moment.

Excellences,

La Suisse, pays dépositaire des Conventions de Genève, a fait de la protection des civils et du respect du droit international humanitaire une priorité de son mandat au Conseil de sécurité. Nous nous engageons pour un Conseil qui même dans l’urgence, – et surtout dans l’urgence – fait du respect du droit international humanitaire une priorité.

Dès le 7 octobre, la Suisse a fermement condamné les actes de terreur, les tirs indiscriminés de roquettes contre la population israélienne et les prises d’otages menées par le Hamas. Tous les otages retenus à Gaza doivent être traités humainement et libérés, de manière immédiate et inconditionnelle.

Nous avons dès le début de cette crise également reconnu la volonté légitime de défense et de sécurité nationales d’Israël. Le droit international humanitaire prend en compte la sécurité légitime et la nécessité militaire. Nous rappelons aux parties le caractère obligatoire de toutes ses règles, sans exceptions, en particulier les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités.

Avant-même le 7 octobre, nous évoquions au sein de ce Conseil le nombre de morts, qui atteignait déjà des records effrayants. Nous déplorons aujourd’hui les victimes des actes de terreur du Hamas, ainsi que la mort de milliers de civils, dont des milliers d’enfants, en Israël et dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Nous présentons nos plus sincères condoléances à leurs proches.

La semaine dernière, de nombreuses personnes ont été tuées ou blessées lorsque l’hôpital Al-Ahli à Gaza a été touché. La Suisse s’est jointe au Secrétaire général dans une condamnation sans équivoque. Elle a demandé qu’une enquête soit menée, afin que les faits soient éclaircis.

Monsieur le Président,

Il faut impérativement protéger les civils et les personnes qui ne participent plus aux hostilités. Il faut les protéger des actes de terreur en Israël, il faut les protéger à Gaza et en Cisjordanie où l’augmentation des violences, notamment par les colons, est inquiétante. Nous soulignons également la nécessité de mener des enquêtes sur toutes les violations du droit international, afin que leurs auteurs puissent être traduits en justice.

Deux semaines après le début des hostilités, la situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Les Gazaouis, y compris le million et demi de déplacés, ont besoin d’une assistance et d’une protection urgentes. Ils se trouvent aujourd’hui complètement assiégés, privés d’eau, d’électricité et de services essentiels. Les capacités d’accueil des infrastructures de l’UNRWA et des hôpitaux sont complètement dépassées. Pour faire face à cette urgence, je suis heureuse d’annoncer que la Suisse a décidé de mobiliser rapidement des fonds supplémentaires pour le CICR et OCHA.

Il est important que des volumes adéquats d’aide entrent dans Gaza et qu’un accès rapide, entier, sûr et sans entraves soit autorisé et facilité conformément au droit international humanitaire. Des pauses humanitaires sont également nécessaires.

Monsieur le Président,

Nous nous devons d’exercer notre influence sur les parties afin d’empêcher une escalade encore plus grave, voire une régionalisation du conflit. Cela passe également par un appel au respect du droit international humanitaire qui est indispensable pour freiner la spirale de violence.

L’action humanitaire et la gestion de la crise sont essentielles. Mais nous ne devons pas perdre de vue que le seul socle sur lequel la paix et la stabilité peuvent reposer est la solution à deux Etats : deux États démocratiques, Israël et la Palestine, qui vivent côte à côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, comme ce Conseil l’a envisagé.

Je vous remercie.

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