Plus de 100 conflits armés à travers le monde marquent l'époque actuelle. Ce sont surtout les populations civiles qui en souffrent. Le nombre de personnes déplacées a plus que doublé au cours des dix dernières années. Le nombre de personnes en détresse a plus que quintuplé. Alors que les besoins augmentent, le financement de l'aide humanitaire, qui fait cruellement défaut, diminue. Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui, sous la présidence de l’Albanie, des moyens de relever ce défi. En effet, les besoins humanitaires sont de plus en plus importants. Cela est dû aux effets négatifs du changement climatique, à la faible gouvernance et aux conflits armés, ainsi qu'aux conséquences de Covid-19. D'un autre côté, chaque conflit résolu pacifiquement contribue à réduire les besoins humanitaires. Le Conseil de sécurité de l'ONU et une coopération accrue avec le secteur privé jouent des rôles importants à cet égard.

La Suisse a souligné au Conseil de sécurité que la communauté internationale doit anticiper et investir pour mieux identifier les risques de conflit et fournir une aide humanitaire. Les nouvelles technologies peuvent aider. «Elles rendent les systèmes d’alerte précoce plus efficaces. En outre, il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une connexion internet stable et sûre. Celle-ci permet aux personnes de s'informer et à l'aide nécessaire d'atteindre rapidement les personnes dans le besoin», a déclaré Pascale Baeriswyl, ambassadrice suisse auprès de l'ONU à New York. C'est pourquoi il est également essentiel de renforcer les partenariats entre les États et les acteurs privés dans le domaine humanitaire, car leur potentiel n'est pas encore pleinement exploité.

Dans ce domaine, la Suisse soutient différents projets dans le cadre de sa coopération internationale. Il s'agit par exemple de programmes de paiement en espèces pour les victimes de phénomènes naturels ou de catastrophes. En collaboration avec des institutions financières privées locales, ces personnes reçoivent ainsi de l'argent liquide pour acheter des biens dont elles ont un besoin urgent. Ces biens sont achetés sur place, ce qui permet aux commerçants ou aux agriculteurs locaux de poursuivre leur activité malgré les circonstances difficiles. La Suisse contribue ainsi également à endiguer le déplacement des personnes concernées.

L'expertise et les réseaux d'entreprises et d'organisations privées implantées dans des zones de conflit peuvent apporter une contribution importante à la réponse humanitaire des États et des organisations internationales. «Cependant, toute action liée à l'engagement du secteur privé doit être fondée sur les principes humanitaires et les droits humains», a souligné M. Baeriswyl au Conseil de sécurité.

paragraph--button