Monsieur le Président,

La Suisse remercie le Niger d'avoir organisé cet important débat. Les impacts de la dégradation de l'environnement et du changement climatique sur les populations affectées sont profonds, surtout lorsqu'ils sont combinés à d’autres vecteurs de conflit existants.

La Suisse se félicite de voir ces sujets figurer à l’agenda du Conseil de sécurité, que ce soit grâce à la résolution 2349 (2017) sur le bassin du lac Tchad ou au débat ouvert sur le climat et la sécurité en juillet. Nous saluons l'intégration croissante d'un langage sur les risques de sécurité liés au climat dans les produits du Conseil. La nécessité d'améliorer l'évaluation de ces risques a été soulignée dans divers contextes à l'ordre du jour du Conseil.

La Suisse tient à souligner les trois points suivants.

Premièrement : la dégradation de l'environnement peut résulter d’un conflit tout en y contribuant. Ses conséquences sur la santé ainsi que sur l'eau et la sécurité alimentaire touchent en particulier les plus vulnérables - les enfants, les personnes handicapées et les personnes déplacées. Les femmes sont souvent les plus touchées par ces effets négatifs. L’épuisement des ressources naturelles ou des catastrophes naturelles peuvent détruire des moyens de subsistance, provoquer des déplacements et dégénérer en conflit. Nous appelons le Conseil de sécurité à accorder une plus grande attention à l'interaction entre la dégradation de l'environnement, le changement climatique, les déplacements, les risques socio-politiques et les conflits.

Deuxièmement : les effets humanitaires dévastateurs de la dégradation de l'environnement et du changement climatique exigent une action plus forte. Les États membres et les entités onusiennes doivent renforcer le dialogue et la coordination. Le Mécanisme de sécurité climatique au Secrétariat des Nations Unies joue un rôle important en fournissant des évaluations de risques climatiques au Conseil de sécurité et aux autres organes du système. De même, la Commission de consolidation de la paix peut jouer un rôle important de soutien au Conseil sur ces questions. Des systèmes d'alerte précoce avec l’aide de la technologie de pointe sont essentiels pour élaborer des réponses adéquates, y compris en prenant compte des risques climatiques dans les mandats pertinents des missions de l'ONU.

Troisièmement : Le droit international humanitaire (DIH) protège les différents aspects de l’environnement.  Par exemple, les réserves d’eau potable constituent un objet indispensable à la survie de la population. La protection de l'environnement contribue ainsi à la protection des civils. La Suisse rappelle tous les Etats membres et toutes les parties à un conflit armé à respecter pleinement le DIH, afin de protéger l'environnement et d'atténuer les conséquences humanitaires des conflits armés. Nous encourageons également la juste prise en compte des principes proposés par la Commission du droit international sur la protection de l'environnement en relation avec les conflits armés.

Monsieur le Président,

La dégradation de l'environnement et le changement climatique peuvent avoir des effets négatifs sur la paix et la sécurité. Ils augmentent également le risque de futures pandémies. Nous devons améliorer la coordination au sein du système des Nations unies et tous les acteurs concernés pour assurer une réponse cohérente à ces défis, et il est crucial que le Conseil de sécurité joue un rôle moteur dans ces efforts.

Je vous remercie.