Excellences, Mesdames et Messieurs,

Merci encore une fois au Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Son Excellence Bujar Osmani, pour son exposé.

Monsieur le Président,

La Suisse vous soutient pleinement dans cette tâche difficile pour l’organisation cette année :

L'agression militaire de la Russie contre l’Ukraine représente le plus grand défi de notre sécurité coopérative en Europe et en Asie centrale.

Je réitère ici l’appel à la Fédération de Russie à mettre un terme à cette agression et à retirer sans délai ses troupes du territoire ukrainien.

Cette guerre a déjà fait trop de souffrances, elle a déjà fait trop de dégâts.

Mes pensées vont aux millions de victimes – aux morts, aux blessés et aux familles séparées, obligées de fuir leur foyer.

Je pense aussi aux victimes indirectes ailleurs dans le monde qui subissent de plein fouet les effets sociaux, économiques et environnementaux de ce conflit. Ces individus déjà vulnérables avant la guerre se trouvent aujourd’hui dans une situation dramatique. C’est inacceptable.

Mesdames et Messieurs,

La devise choisie par la présidence actuelle de l’OSCE, "It’s about People", est plus que jamais d'actualité : Notre responsabilité première est de protéger la population civile. Cette responsabilité constitue l’essence-même du lien entre l'OSCE et les Nations unies.

Au moment où nous fêtons le 30ième anniversaire du partenariat entre l’ONU et l’OSCE, nous devons réaffirmer notre volonté de renforcer cette coopération.

Permettez-moi de rappeler quelques faits :

1) Au niveau politique et militaire, l’OSCE est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. Sa présence au plus près du terrain dans 13 pays a un effet stabilisateur dans des régions , comme les Balkans occidentaux, le Caucase ou en Asie centrale.

Grâce à ses missions, l'OSCE crée et entretient des partenariats solides avec les autorités et les institutions locales et nationales ; avec la société civile ; et avec d’autres organisations internationales.

Ses activités en matière de promotion des droits des minorités, d’observation électorale ou encore de réformes institutionnelles sont ainsi basées directement sur les besoins de ces pays.

2) Dans sa dimension humaine, l’OSCE dispose de mécanismes qui documentent les violations les plus graves des droits de l’homme. Par exemple par le Mécanisme de Moscou – comme c’est le cas actuellement en Ukraine. La paix est impossible à gagner sans justice pour les victimes et leurs familles.

3) Enfin, dans la dimension économique et environnementale, l'OSCE s'emploie activement à relever des défis qui ont un impact sur chacun d'entre nous : l’OSCE mène des travaux essentiels dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, notamment la gestion durable des ressources en eau et la prévention des conflits.

Mesdames et Messieurs,

Notre débat d’aujourd’hui – ainsi que le débat ouvert organisé sous la présidence suisse du Conseil de sécurité hier – est également pertinent pour les régions au-delà de l'Europe. Car l'OSCE, conformément au Chapitre VIII de la Charte, partage les objectifs de nombreuses autres organisations régionales. En mettant l'accent sur la prévention et sur la création d’une paix durable, ces organisations peuvent apporter une contribution commune importante à la mise en œuvre du Nouvel Agenda pour la Paix proposé par le Secrétaire général António Guterres.

En conclusion, Mesdames et Messieurs,

Oui la guerre en Ukraine est un sérieux revers pour l’OSCE, elle qui a été fondée pour garantir la sécurité en Europe.

Mais compte tenu de sa nature inclusive, l’OSCE reste essentielle de par la confiance - dont on a parlé hier - qui doit lier ses États membres ; et par les synergies fondamentales qu’elle crée avec l’ONU.

À l'approche du cinquantième anniversaire des accords d'Helsinki, ceux-ci doivent rester notre référence en matière d'architecture de paix et de sécurité commune en Europe. Il nous appartient aussi à tous de préserver la capacité d'action de l'OSCE. La Suisse est prête à faire sa part.

Nous ne devons pas accepter que le futur de l’Europe se joue selon le droit de la force. La Suisse s’engage pour y opposer la force du droit.

Nous encourageons toutes les parties présentes ici à en faire de même – car, je le répète : il s’agit certes de sécurité, mais avant tout … "It’s about People" !

Merci pour votre attention.

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