Monsieur le Président,

La Suisse vous remercie pour ce débat et félicite le Niger de sa contribution importante aux travaux du Conseil de sécurité durant les deux dernières années.

Les enjeux liés à la lutte contre le terrorisme et à l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité au Sahel sont complexes et requièrent une réponse concertée. Le récent déplacement du Conseil au Mali et au Niger l’a souligné. A travers le monde, près de 4 milliards de personnes ont subi des catastrophes liées au climat au cours de la dernière décennie. Ces ravages ne feront que s'accroître. Avec l’adoption d’une résolution thématique que la Suisse saluerait, le Conseil se donnerait un cadre d’action cohérent.

La Suisse s’est jointe à la déclaration du Groupe d’amis sur le climat et la sécurité. Nous souhaitons en outre mettre en exergue trois domaines d’action pour le Conseil :

Premièrement, les catastrophes naturelles renforcées par le changement climatique provoquent déjà de nombreux bouleversements, notamment des déplacements qui peuvent être à l'origine de tensions et de conflits. Les conséquences touchent de manière disproportionnée les femmes, les enfants et les personnes les plus vulnérables. Le Conseil de sécurité devrait être actif pour répondre aux implications sécuritaires liées au changement climatique. Ses actions doivent être basées sur le droit international et l’Etat de droit. De manière générale, il reste important de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C pour réduire la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles et soutenir les populations à s’adapter aux changements climatiques.

Deuxièmement, le changement climatique agit comme un multiplicateur de risques. La Suisse se félicite de l’intégration des effets du changement climatique dans les mandats de plusieurs missions de maintien de la paix et de missions politiques spéciales, y compris au Sahel. Les risques sécuritaires liés au changement climatique devraient être intégrés de manière adéquate et plus systématique dans les mandats des opérations de paix, tout comme dans les contextes de transition et de retrait d'opérations. A cet effet, le Conseil devrait davantage capitaliser sur les ressources disponibles au sein du système des Nations Unies et sur le rôle consultatif de la Commission de consolidation de la paix. Collaborer avec le monde académique, la société civile et les organisations régionales favorise des approches innovantes pouvant orienter l’action du Conseil. L'Union Africaine, par exemple, reconnaît les risques sécuritaires liés au climat dans le cadre de son programme de paix et de sécurité.

Troisièmement, le Conseil a un rôle à jouer pour briser le cercle vicieux des conflits ainsi que l’émergence du terrorisme et de l’extrémisme violent. La Suisse condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes. Les mesures de lutte contre le terrorisme doivent impérativement être conçues et mises en œuvre dans le strict respect du droit international en particulier les droits de l’homme et le droit international humanitaire. Lorsque le Conseil élabore de telles mesures, il doit notamment veiller à ce qu’elles ne produisent pas d’effets négatifs sur les activités humanitaires.

Monsieur le Président,

En tant que candidate au Conseil de sécurité, la Suisse reste fermement engagée dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique sur la paix et la sécurité. Elle continue à s’investir pour que les populations puissent vivre dans la sécurité et la dignité.

Je vous remercie.