L'Assemblée générale de l'ONU a adopté aujourd'hui une résolution en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire et d'une augmentation de l'aide humanitaire à Gaza. Vendredi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait rejeté une résolution au contenu quasiment identique en raison du veto des Etats-Unis. La résolution, présentée aux 193 États membres de l'ONU réunis en Assemblée générale par l'Égypte au nom des États arabes, demande:
- Un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
- Le respect du droit international humanitaire par les deux parties au conflit
- La protection des populations civiles israéliennes et palestiniennes.
- La libération immédiate de tous les otages restants.
Lors des négociations sur le projet de résolution soumis vendredi dernier par les Emirats arabes unis (EAU) au vote du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a pu obtenir que l'exigence de protection des civils des deux parties et la libération immédiate de tous les otages restants soient inscrites dans le projet de texte.
La résolution répond au besoin le plus urgent au Proche-Orient : La protection des populations civiles des deux côtés. Après le vote, la Suisse a souligné son soutien à la résolution et a appelé à sa mise en œuvre. Elle a également déclaré qu'elle entendait par cessez-le-feu humanitaire une pause humanitaire limitée dans le temps et qui ne porte pas atteinte au droit d'Israël d’assurer sa défense et à sa sécurité. Enfin, la Suisse a rappelé que les parties au conflit devaient se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et respecter les droits de l'homme. Le Conseil fédéral s'est penché sur le projet de résolution du Conseil de sécurité lors de sa réunion du 8 décembre 2023.
L'Assemblée générale a également voté aujourd'hui sur deux amendements proposés par l'Autriche et les États-Unis. La motion autrichienne demandait de préciser que les otages étaient détenus par le Hamas et d'autres groupes, celle des Etats-Unis de condamner les actes de terreur du Hamas depuis le 7 octobre. Les deux amendements ont échoué faute de majorité. La Suisse a également soutenu ces deux motions.
Contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes en droit international. Dans ce contexte, la résolution adoptée aujourd'hui a surtout un effet de signal. Elle doit être considérée comme une recommandation de la majorité de la communauté internationale. Pour que l'Assemblée générale puisse adopter des décisions dans le domaine de la paix et de la sécurité, une majorité des deux tiers est requise. La résolution adoptée aujourd'hui est axée sur l'humanitaire et fait référence à la lettre du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, du 6 décembre, dans laquelle il demandait au Conseil de sécurité de prendre des mesures pour atténuer l'urgence humanitaire dans la bande de Gaza.