Monsieur le Président 

Nous remercions le Niger d’organiser cet important débat public alors que vient d’être célébrée la première Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques et que 2020 marque le cinquième anniversaire de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Nous nous félicitons de l’adoption aujourd’hui par le Conseil de sécurité d’une déclaration présidentielle sur ce sujet crucial. 

L’éducation est essentielle pour offrir aux filles et aux garçons une protection à la fois physique et psychologique contre les effets dévastateurs des crises et des conflits. La Suisse, qui fait partie des 105 États ayant approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, encourage les pays qui ne l’ont pas encore fait à la signer également. Elle invite tous les signataires à mettre pleinement en œuvre les dispositions de ce texte. Le Groupe d’amis de la protection des civils dans les conflits armés, présidé par la Suisse à New-York, s’efforce de contribuer à l’avancement de la mise en œuvre de cette déclaration. Deux priorités d’action sont particulièrement importantes dans ce contexte : 

Premièrement, il faut continuer à protéger les écoles et les élèves des attaques. La Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques a enregistré plus de 7’300 attaques directes contre des écoles et plus de 8’000 élèves, enseignants et autres membres du personnel scolaire tués, blessés, enlevés, menacés, arrêtés ou détenus entre 2015 et 2019. 7’300 attaques, c’est 7’300 de trop. La Suisse exhorte les forces armées et les groupes armés à mettre fin à de telles pratiques et à s’abstenir d’utiliser les écoles et les universités à des fins militaires. Nous demandons également au Conseil de sécurité de réitérer son appel pour que toutes les parties à un conflit soient tenues responsables de ce type d’attaques et soient ajoutées à la liste, publiée annuellement, des parties qui commettent de graves violations à l’égard d’enfants, conformément à la résolution 1998 (2011). 

Deuxièmement, il faut trouver des réponses urgentes à l’impact de la COVID-19 sur l’accès des enfants à une éducation de qualité sans interruption. Pour une génération entière, l’éducation a été suspendue. Au plus fort du confinement au printemps 2020, environ 90 % des élèves dans le monde ne pouvaient plus fréquenter l’école. Sans l’environnement protecteur que leur offre l’école, les enfants courent davantage le risque d’être exploités, recrutés par des forces armées, victime de mariages ou de travail forcés. L’interruption de l’enseignement peut également marginaliser les enfants de manière permanente, les laisser sans qualifications au moment où ils quittent l’école ou d’impacter le développement et la santé des enfants, en particulier dans les pays fragiles et touchés par un conflit. La Suisse encourage une réponse coordonnée de l’ONU et des Etats membres pour trouver assurer la meilleure éducation possible des enfants pendant la pandémie. La Suisse appelle également le Conseil à soutenir la mise en œuvre rapide la Résolution 2532 (2020) dans toutes les situations dont il est saisi. 

Monsieur le Président, 

En conclusion, la Suisse réitère son plein soutien aux efforts de l’ONU visant à protéger l’éducation contre les attaques, notamment au travail accompli par le Mécanisme de surveillance et de communication de l’information sur les violations graves commises contre les enfants dans les conflits armés, ainsi qu’à travers le groupe de travail du Conseil. A cet égard, la Suisse encourage le Secrétaire général à continuer à fournir une liste complète, impartiale et fiable de toutes les parties qui commettent de graves violations des droits de l’enfant, y compris des attaques contre des écoles. 

Je vous remercie.