Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu, lors d'une réunion d'urgence aujourd'hui, de la grave insécurité alimentaire dans la bande de Gaza et des attaques contre les travailleurs humanitaires. La réunion a été, entre autres, convoquée par la Suisse. Malgré l'adoption de la résolution du 25 mars 2024 demandant un cessez-le-feu immédiat, les combats se poursuivent. Le manque d'accès à la nourriture et l'approvisionnement insuffisant en eau qui en résultent sont catastrophiques pour la population civile. Selon les données de l'UNICEF, la malnutrition chez les enfants dans la bande de Gaza n'a jamais atteint un niveau aussi précaire dans le monde.
Seule l'acheminement d’aide humanitaire peut y remédier. Mais l'insécurité généralisée et les restrictions de mouvement obligent les organisations humanitaires à suspendre leur travail. « La bande de Gaza est devenue l'endroit le plus dangereux pour les humanitaires », a souligné l'ambassadeur suisse Adrian Hauri et chargé d'affaires au Conseil de sécurité de l'ONU. La Suisse a exprimé à New York son profond respect pour tous les travailleurs humanitaires qui risquent leur vie chaque jour au Proche-Orient. « Nos pensées vont aujourd’hui aux organisations et familles des quelque deux cents travailleurs et travailleuses humanitaires qui ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Les attaques contre les humanitaires constituent une violation du droit international humanitaire et doivent cesser immédiatement », a déclaré Adrian Hauri.
La Suisse a rappelé au Conseil que la Cour internationale de justice avait exigé d'Israël qu'il coopère étroitement avec l'ONU afin de garantir l’acheminement par toutes les parties concernées des services de base et de l'aide humanitaire dont le pays a urgemment besoin. Elle a, en conséquence, de nouveau appelé les parties au strict respect du droit international, en particulier du droit international humanitaire et des droits de l'homme. La Suisse a aussi insisté sur la mise en application de toutes les résolutions sur le Proche-Orient adoptées par le Conseil de sécurité depuis l'escalade de la violence en octobre dernier. « Un cessez-de-feu immédiat est le seul moyen de ne pas perdre plus de vies civiles », a souligné l'ambassadeur suisse. En outre, tous les otages encore détenus à Gaza doivent être libérés immédiatement et sans condition.