Monsieur le Président,

Je tiens à vous remercier de présider pour une seconde fois une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen Orient ce mois. Je tiens aussi à remercier le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, la Directrice Lisa Doughten d’OCHA et la Directrice exécutive Catherine Russell de l’UNICEF, pour leurs présentations mais surtout, surtout, pour tous leurs efforts dans ces circonstances particulièrement tragiques. Nous présentons nos condoléances à l’ONU – en particulier à l’UNRWA – pour les dizaines de collaborateurs et collaboratrices morts dans l’exercice de leurs fonctions. Nos condoléances vont également aux proches des milliers de civils israéliens et palestiniens – dont plus d’un tiers d’enfants – qui ont si tragiquement et tristement perdu la vie ces dernières semaines.

Depuis le 7 octobre, la Suisse a fermement condamné les actes de terreur, les tirs indiscriminés de roquettes contre la population israélienne, et la prise d’otages menées par le Hamas. Dans ce contexte, la Suisse a exprimé sa solidarité envers la population israélienne. Tous les otages retenus à Gaza doivent être libérés immédiatement et inconditionnellement. Nous avons reconnu la volonté légitime de défense et de sécurité nationales d’Israël, rappelant que sécurité légitime et nécessité militaire sont prises en compte par le droit international humanitaire, qui doit être respecté par toutes les parties au conflit. Nous soulignons une fois encore le caractère obligatoire de toutes ses règles – sans exception – en particulier les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités. Il est nécessaire que des enquêtes soient menées sur toutes les violations du droit international, afin que leurs auteurs puissent être traduits en justice.

Comme elle l’a fait à maintes reprises, la Suisse réitère que l’application du droit international humanitaire et des droits humains, notamment la protection des civils, est – et doit rester – une priorité de ce Conseil. Il faut donc impérativement protéger les civils et les personnes qui ne participent plus aux hostilités. Il faut les protéger des actes de terreur en Israël, il faut les protéger à Gaza et en Cisjordanie où l’augmentation des violences, notamment par les colons, est inquiétante. Il convient d’exercer notre influence sur les parties au conflit afin de faire respecter le droit international humanitaire, de stopper la spirale de violence actuelle et d’empêcher qu’elle ne gagne la région.

Nous l’avons entendu, à Gaza, l’entière population, composée de près de la moitié d’enfants, se trouve aujourd’hui entièrement assiégée. Les infrastructures civiles, y compris les écoles de l’UNRWA, et en particulier les hôpitaux, sont protégées par le droit international humanitaire. Elles doivent pouvoir fournir sécurité et assistance aux civils. La population doit avoir accès en qualité et quantité suffisante aux biens et services essentiels, y compris à l'eau potable, à la nourriture, aux soins médicaux et au carburant.

La Suisse s’est très activement engagée au sein de ce Conseil et à l’Assemblée générale pour le respect du droit international humanitaire et la mise en place de mesures – telles que des pauses ou trêves humanitaires – pour garantir l’accès de l’aide. De telles mesures, accompagnées de garanties sécuritaires, sont nécessaires pour permettre au personnel d’organisations humanitaires impartiales de travailler de manière efficace dans le but de répondre aux besoins de la population et d’atténuer l’aggravation de la crise sanitaire à Gaza. Cela est d’autant plus nécessaire à la lumière de l’intensification des hostilités ces derniers jours.

Monsieur le Président,

Une action unifiée de ce Conseil est donc plus que jamais nécessaire pour mettre fin aux violences, faire respecter le droit international et œuvrer à la paix. La Suisse continuera de déployer tous les efforts dans la recherche d’une telle action de ce Conseil, pour qu’il assume sa responsabilité face à cette crise.

Je vous remercie.