Monsieur le Président,
Je remercie la Slovénie et le Guyana pour l’organisation de cette rencontre. Je remercie aussi Madame Heba Hagrass, Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, Madame Laetitia Courtois, du CICR et Emina Ćerimović, de Human Rights Watch pour leurs interventions.
La protection des civils a été - et reste - au cœur de notre engagement en tant que membre élu du Conseil de sécurité. Avec la résolution 2475, ce Conseil a reconnu explicitement les obligations existantes des États de prendre en compte les droits des personnes handicapées dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales. En rappelant la complémentarité de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées avec les obligations du droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève, la résolution offre une base solide pour prendre des mesures concrètes. Cinq ans plus tard, il est crucial que le Conseil poursuive ses efforts pour sa mise en œuvre effective.
La Suisse a financé l’an dernier un rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2475, réalisé par l’Alliance internationale pour les personnes handicapées. Nous souhaitons souligner trois aspects clés de ce rapport :
Premièrement, si le droit international, en particulier le droit international humanitaire, protège les personnes handicapées en temps de conflit, son application est rarement adaptée aux personnes handicapées. Nous devons mieux prendre en compte leurs besoins spécifiques dans la mise en œuvre de nos obligations internationales. En outre, l'accès à la justice et aux mécanismes de réparation en cas de violation de ces obligations doit être garanti aux personnes handicapées, en particulier dans la phase post-conflit aiguë.
Deuxièmement, les besoins spécifiques des personnes handicapées doivent être pleinement intégrés dans les réponses humanitaires et les efforts de consolidation de la paix. Nous devons renforcer la sensibilisation et la formation des acteurs onusiens et humanitaires à leurs droits et besoins. Pour ce faire, il est essentiel de consolider les partenariats avec les organisations dirigées par et pour les personnes handicapées.
Troisièmement, les personnes handicapées sont des agents de changement. La résolution 2475 nous rappelle que les personnes handicapées ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des leaders, des défenseurs et des artisans de la paix. Ceux d’entre vous qui ont déjà rencontré M. Giles Duley, le premier défenseur mondial des Nations unies pour les personnes handicapées dans des situations de conflit et de consolidation de la paix, vous savez la différence entre une victime et un survivant. Et vous savez pourquoi ces droits font toute la différence.
L’inclusion des personnes handicapées dans l'ensemble du système des Nations unies est cruciale. Elle nécessite que chaque politique, programme et résolution incarne les principes d'accessibilité et de non-discrimination. Nous appelons aussi la communauté internationale à allouer des fonds suffisants à cette fin.
Monsieur le Président,
La protection des personnes handicapées n'est pas un acte de charité, mais une question de justice, de droits humains et de responsabilité partagée de l'humanité. En sauvegardant leur dignité et leurs droits, nous renforçons le tissu de nos sociétés et les fondements d'une paix durable. La Suisse continuera à s’engager dans ce sens.
Je vous remercie.