Madame la Présidente,
La Suisse vous remercie pour ce débat sur un sujet de première importance pour la promotion de la paix et des droits de l’homme. Il est pertinent de tenir ce débat au sein de l'ECOSOC, car cet organe a un rôle clé à jouer à cet égard.
Les atrocités ne sont généralement pas des événements uniques ou aléatoires, mais résultent d'une escalade progressive de la violence. Elles peuvent survenir dans toutes les sociétés, si les causes profondes des conflits ne sont pas reconnues et traitées à temps.
La prévention des atrocités doit faire l’objet d’un engagement continu qui consiste à renforcer la résilience de la société. Pour la prévention en amont, le respect des droits de l’homme tout comme la réalisation des objectifs de développement durable sont essentiels. La Suisse est ainsi engagée à promouvoir la bonne gouvernance, à renforcer la société civile et à lutter contre les inégalités. Les atrocités passées laissant souvent des traces profondes dans une société, la Suisse soutient également des mesures de justice transitionnelle afin d’éviter qu’elles se reproduisent.
Les activités opérationnelles du système de développement onusien doivent prendre en compte les indicateurs de risque dans leurs planifications stratégiques. Le travail du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger peut - et doit - soutenir ces efforts.
Madame la Présidente,
La Suisse est convaincue que la prévention des atrocités doit être adaptée au contexte local. Il est dès lors important que les mécanismes de prévention soient inclusifs et ancrés au niveau national. La Suisse se mobilise pour que les États mettent en place des stratégies, des mécanismes et des structures nationales visant à identifier les risques. L’objectif est d’agir en temps utile pour empêcher les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, le génocide et le nettoyage ethnique.
L’une des initiatives de la Suisse dans ce domaine est la création du réseau international de lutte contre les atrocités de masse, GAAMAC. Ce réseau offre une plateforme destinée au dialogue ainsi qu’à l’échange de connaissances et meilleures pratiques entre les Etats et la société civile. La Suisse invite les autres Etats à s’y joindre pour renforcer la communauté de prévention des atrocités.
De plus, la prévention doit pouvoir s’appuyer sur un système multilatéral performant. L’engagement multilatéral pour la prévention des atrocités est tout aussi pertinent à New York qu'à Genève. Collaborer dans une approche complémentaire à travers les piliers de l'ONU est donc la voie à suivre.
Enfin, la Suisse soutient depuis plusieurs années le Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger ainsi que ses conseillers spéciaux à New York et Genève. La Suisse encourage les deux conseillers spéciaux à partager leurs recommandations face aux situations de crises afin que l’ONU et ses différentes entités puissent agir à temps.
Je vous remercie.