Monsieur le président,
Je fais cette déclaration à titre national sur la situation politique en Syrie.
En ce qui concerne les aspects humanitaires, je me joins à la déclaration lue par mon collègue brésilien au nom de nos deux pays.
Je voudrais aussi remercier l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Geir Pedersen, et la directrice adjointe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Mme Ghada Eltahir Mudawi, pour leurs exposés sombres mais précieux.
La population civile syrienne continue d’être soumise à de lourdes épreuves. La Suisse s’inquiète des violations continues du droit international humanitaire et des droits humains dans tout le pays. Elle appelle toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations de droit international.
La voie à suivre pour une sortie du conflit en Syrie est claire : elle ne peut et ne pourra passer que par une solution politique.
C’est pourquoi la Suisse soutient les efforts de l’ONU et de son Envoyé Spécial, Geir Pedersen, selon le mandat qui lui est conféré par la résolution 2254, unanimement adoptée par ce Conseil.
Nous le félicitions pour les consultations qu’il a récemment menées avec les principaux acteurs régionaux et internationaux, au plus haut niveau. Ces efforts sont cruciaux pour renforcer la confiance entre les parties et maintenir la dynamique en faveur d’une solution politique – au moment où la situation humanitaire, sécuritaire et économique en Syrie, déjà très fragile, s’aggrave dangereusement.
Soucieuse de remplir ses engagements en faveur de la mise en œuvre des résolutions de ce Conseil, la Suisse offre les meilleures garanties possibles à la poursuite des processus de paix à Genève, siège principal de l’ONU en Europe. Nous avons grand espoir en la reprise prochaine des travaux du Comité constitutionnel sous l’égide du bureau de l’Envoyé spécial.
Le Conseil de sécurité, à travers la résolution 2254 demande à ce que la voix et les attentes des Syriennes et des Syriens soient prises en compte. La Suisse soutient les organisations de la société civile syrienne, notamment à travers la plateforme de soutien à la société civile à Genève. Ces organisations participent à l’identification d’une issue politique adéquate et durable. A travers toutes les régions, elles retissent la cohésion sociale et préservent l’intégrité territoriale du pays.
Enfin, la Suisse souhaite que le Conseil de sécurité demeure saisi de la question des personnes détenues ou portées disparues. Les résolutions 2254 et 2474 de ce Conseil soulignent l’importance de cette question dans tout processus de paix.
La Suisse se joint aux appels de l’Envoyé spécial et des familles et salue l’étude du Secrétaire général pour que lumière soit faite sur le sort de ces personnes. Nous appelons toutes les parties à mettre fin aux pratiques de détention arbitraire et disparitions forcées en Syrie. Permettre aux organisations humanitaires spécialisées d’avoir accès à tous les lieux de détention, serait un pas essentiel dans cette direction.
L’expérience montre que la confiance ne peut pas être restaurée au sein d’une société tant que les familles des personnes disparues n’ont pas obtenu de réponses sur le sort de leurs proches.
Des femmes et des dizaines de milliers d’orphelins dans tout le pays attendent de recevoir des nouvelles d’un mari, d’une mère ou d’un frère, pour reprendre leur destin en main. Ils ont le droit de savoir.
Je vous remercie.