Madame la Présidente,

Je vous remercie d'avoir convoqué notre réunion d'aujourd'hui et je remercie également le Secrétaire général adjoint Voronkov, le Directeur exécutif par intérim Chen et Madame Praxl-Tabuchi du Global Center pour leurs présentations.

« Le terrorisme est fondamentalement la négation et la destruction des droits de l'homme, et la lutte contre le terrorisme ne réussira jamais en perpétuant la même négation et la même destruction. » Cette observation de 2017 du Secrétaire général résonne encore aujourd’hui. Elle doit servir de fil conducteur à toutes les discussions et actions relatives au terrorisme – au sein de ce Conseil et au-delà. Des personnes de nombreuses régions du monde souffrent des actes terroristes, que nous condamnons fermement dans toutes leurs formes et manifestations. Pourtant, notre réponse ne peut être celle de la force aveugle: toute menace terroriste possède ses propres causes profondes et sa propre dynamique de radicalisation et de violence. Nous devons examiner chaque contexte et toujours respecter le droit international, en particulier les droits de l'homme, le droit international humanitaire et le droit des réfugiés, dans tous nos efforts.

La Suisse est préoccupée par les récents développements en Afrique et en Asie centrale décrits dans le rapport du Secrétaire général, en particulier dans les zones de conflits et les régions voisines. Des situations déjà complexes deviennent encore plus opaques avec l'émergence de nouveaux groupes extrémistes et violents. Mais la menace persistante de Daech est de nature globale et s’étend bien au-delà de ces zones. Comme de nombreux autres pays, la Suisse est également concernée : le mois dernier, un homme affirmant agir en allégeance à Daech a été condamné à 20 ans de prison, après avoir poignardé une victime choisie au hasard.

Pour faire face à ces défis, nous devons redoubler d’efforts et poursuivre une approche différenciée, y compris en tenant compte de l'âge et du genre, pour prévenir et lutter contre la radicalisation et l'extrémisme violent sous toutes leurs formes. La mise en œuvre complète et équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale doit rester une priorité. Et ce, y compris afin d’attaquer les causes profondes et pour garantir l'état de droit comme base fondamentale de notre engagement. La société civile et les défenseurs et défenseuses de droits de l’homme, des partenaires cruciaux dans cette tâche, doivent pouvoir opérer dans un environnement sûr et respectueux.

Finalement, nous avons bien noté l'accent mis dans le rapport sur l'utilisation croissante des nouvelles technologies par Daech. Avec la Déclaration de Delhi, le Comité contre le terrorisme dispose d'une bonne base pour examiner davantage cette question. Nous ne pouvons cependant pas seulement considérer les potentielles menaces que représentent les nouvelles technologies. Elles offrent aussi d’importantes perspectives économiques, sociales et culturelles dont nous pouvons tirer profit pour prévenir et lutter contre le terrorisme. À cet égard, il est important de poursuivre d’un dialogue inclusif avec le secteur privé, le monde académique et la société civile. De plus, nous devons nous efforcer à utiliser les nouvelles technologies à bon escient, en conformité avec le droit international, notamment les droits de l'homme et le droit international humanitaire.

Madame la Présidente,

Le Secrétaire général conclut son rapport en affirmant que « […] les réponses sécuritaires seules ne sont pas suffisantes. Elles doivent être accompagnées d'efforts visant à empêcher de nouvelles recrues de rejoindre les rangs de Daech et d'autres groupes terroristes. » La Suisse se rallie à cette conclusion. La lutte contre le terrorisme et donc contre la menace que représente Daech ne peut être couronnée de succès que si nous examinons la situation dans son ensemble, en prenant en compte tous les facteurs qui conduisent à la radicalisation et à la violence. Ainsi, nous ne pouvons réussir que si nous nous conformons à l'état de droit.

Je vous remercie.