Monsieur le Président,

La Suisse remercie le Vietnam pour l’organisation de ce débat et les intervenant(e)s pour leurs contributions.

Nous sommes préoccupés par la violence sexuelle dans les conflits partout au monde. Si la majorité des survivants de violences sexuelles sont des femmes et des filles, les hommes et les garçons souffrent aussi de cette violence, comme le reconnaît la résolution 2467 (2019). La stigmatisation et l'exclusion des victimes peuvent conduire à un nombre encore plus élevé de cas non signalés. Comme déclaraient conjointement à ce Conseil les lauréats du Prix Nobel de la paix Dr. Denis Mukwege et Nadia Murad en amont de l’adoption de la résolution 2467(2019), « sans la volonté de la communauté internationale et des conséquences imposées, [ces] crimes continueront d’être perpétrés ».

La Suisse aimerait souligner trois priorités qui doivent guider la mobilisation collective contre la violence sexuelle et ses conséquences:

Premièrement, nous devons adopter une approche communautaire dans la prise en charge des victimes ayant survécu à des violences sexuelles, y compris des enfants qui en sont issus. Les droits et les besoins des survivantes et survivants, y inclus leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs, doivent être au centre de nos actions. La Suisse soutient concrètement le renforcement des réseaux communautaires et réseaux de solidarité avec les personnes affectées, par exemple en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Conformément à la résolution 2467 (2020), nous appelons à soutenir tous les efforts de prévention et d’intervention communautaires, en particulier ceux de la société civile et des organisations locales.

Deuxièmement, nous devons agir contre les lacunes persistantes, aux niveaux national et international, en matière de reddition de compte concernant la violence sexuelle dans les conflits. La Suisse soutient les efforts de la Cour pénale internationale en matière de lutte contre l’impunité des auteurs de crimes sexuels et fondés sur le genre. La Suisse collabore également avec des acteurs nationaux pour faciliter l’accès des survivantes et survivants à la justice afin de permettre à ces personnes de s’engager à leur tour dans la prévention et la lutte contre la violence sexuelle dans les conflits. Nous appelons le Conseil de sécurité à poursuivre la lutte contre l’impunité avec tous les moyens dont il dispose.

Troisièmement, nous devons répondre avec urgence aux défis de prévention et de lutte contre la violence sexuelle dans les conflits accentués par la pandémie de la COVID-19. La Suisse appelle instamment toutes les parties à un conflit armé à respecter et faire respecter l’interdiction du viol et des autres formes de violence sexuelle, conformément au droit international humanitaire, aux droits de l’homme et à la résolution 2532 (2020). Elle soutient l’appel de la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles dans les conflits armés et ses efforts inlassables, tout en soulignant que les États membres ont la responsabilité première de protéger toutes les personnes contre les actes de violence sexuelle. La Suisse se félicite à ces différents égards des provisions des résolutions 2532(2020) et 2565(2021) mais appelle le Conseil de sécurité à un engagement plus systématique dans le suivi de la mise en œuvre de ces résolutions, y inclus dans le cadre des situations géographiques à son agenda.

En outre, la Suisse se joint également à la déclaration du Groupe des amis des femmes, de la paix et la sécurité.

Je vous remercie.

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