Madame la Présidente,

La Suisse salue la tenue de cette réunion. Nous remercions les représentantes spéciales du Secrétaire général Mme Gamba et Dr. M’jid pour leurs exposés et surtout leur travail précieux en faveur des enfants. La contribution bienvenue de Mme Divina souligne l’importance de la voix de la jeunesse.

Madame la Présidente

Chaque enfant a le droit d’avoir une enfance. Chaque enfant a le droit de grandir en sécurité, de développer son potentiel, d’être entendu et pris au sérieux. C'est ce que l'Assemblée générale a inscrit il y a plus de trente ans dans la Convention des droits de l'enfant, qui a une portée quasi universelle.

Et pourtant, nous lisons le témoignage suivant dans une récente publication du bureau de Mme Gamba : « [Ils] utilisaient une école […] pour enterrer les corps […], des enfants sont violés, plusieurs écoles et centres de santé dans les provinces servent de bases aux groupes armés. » Madame la Présidente, aucun enfant ne devrait être témoin de telles violences.

Alors que nous sommes réunis dans cette salle, des violations graves continuent à être commises à l’encontre de filles et de garçons – que ce soit en République Démocratique du Congo, au Myanmar, ou en Ukraine, pour ne nommer que quelques contextes. Nous avons la responsabilité de mieux faire. Les Etats peuvent s’appuyer sur un cadre solide, y compris à travers les résolutions de ce Conseil, notamment la résolution 2427, ainsi que la Convention mentionnée et son Protocole facultatif, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, et le droit international humanitaire.

Dans ce contexte, la Suisse souhaite souligner trois points:

Premièrement, ce Conseil a développé de nombreux outils pour prévenir les violations graves. Pour qu’ils conservent leur effet dissuasif, il faut préserver leur indépendance, leur impartialité et leur crédibilité – cela inclut les annexes du rapport annuel. L'ONU devrait pouvoir continuer à s'engager avec tous les acteurs afin de développer des plans d'action pour mettre fin et prévenir les violations à l'encontre des enfants. En outre, la résolution 1379 demande au Secrétaire général de porter à notre attention des situations préoccupantes dont ce Conseil ne s’est pas encore saisi. Leur inclusion rapide au rapport annuel devrait renforcer la prévention. Cela contribue à rappeler à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, des droits de l'homme et du droit international des réfugiés. Renforcer la prévention implique également de lutter sans relâche contre l’impunité.

Deuxièmement, la réalisation du droit à l'éducation est fondamentale pour la prévention. Ce droit est mis à rude épreuve, comme le montre entre autres la situation des femmes et des filles en Afghanistan. Les enfants non scolarisés sont plus vulnérables aux violations graves. Pourtant, les attaques contre les écoles continuent d’augmenter dans beaucoup de zones de conflit. On estime à 222 millions le nombre d'enfants en situation de crise et qui ont besoin d'un soutien éducatif. C’est pourquoi la Suisse et le fonds « Education Cannot Wait », organisent cette semaine à Genève – en étroite collaboration avec l’Allemagne, la Colombie, le Niger, la Norvège et le Sud-Soudan – une conférence de haut niveau dédiée à la promotion et au financement de l'éducation dans les situations d'urgence et les crises prolongées

Troisièmement, réintégrer les enfants associés à des groupes ou forces armés est primordial pour maintenir la paix, prévenir le re-recrutement et leur offrir un avenir. Nombre d’entre eux sont des filles. Les programmes de réintégration doivent donc être sensibles au genre, à l'âge, et aux vulnérabilités spécifiques. Les enfants doivent être davantage impliqués dans leur élaboration. Nous saluons les travaux que l'ONU, les États membres et la société civile mènent sur le terrain. Le développement d'une capacité de protection de l'enfance apte à être déployée rapidement pourrait soutenir davantage ces efforts.

Madame la présidente,

Le Conseil de sécurité reste souvent au-deçà des attentes dans l’exercice de ses responsabilités de prévention. En renforçant l'aspect préventif de l'agenda sur les enfants dans les conflits armés, nous pourrons non seulement réaliser des progrès concrets à cet égard, mais aussi protéger les droits des enfants, comme l’exige la Convention des droits de l'enfant. Ainsi, filles et garçons pourront construire leur avenir et devenir des acteurs et actrices pour la paix.

Je vous remercie.

 

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