Monsieur le Président,
La Suisse remercie le Mexique pour ce débat important.
« Sans inclusion, le puzzle de la paix reste incomplet, avec de nombreuses lacunes à combler ». Le Secrétaire général l’a souligné la semaine dernière. De même, la diplomatie préventive tire sa force de l’imbrication entre les différents piliers des Nations Unies, à savoir la paix et la sécurité, le développement et les droits humains.
Renforcer la coopération entre tous les institutions et organes de l'ONU est la clé pour mieux prévenir les conflits et établir des sociétés plus égalitaires et inclusives. Nous disposons d’instruments importants pour prévenir les crises et maintenir la paix et la sécurité. Utilisons-les de manière systématique et innovante. Permettez-moi d’illustrer cela à l’aide de trois exemples :
Premièrement : Pour améliorer l’efficacité et la durabilité des solutions apportées aux situations de crise et de conflit violent, les acteurs du développement et de l’aide humanitaire doivent travailler en partenariat. La Suisse a fait de ce thème le fil conducteur de sa présidence du Humanitarian Liaison Working Group en 2021. Le segment des affaires humanitaires de l'ECOSOC a relevé une collaboration accrue des acteurs humanitaires, du développement et de la paix face à l’insécurité alimentaire. Ceci pour sauver des vies dans l’immédiat, mais aussi afin de réduire les vulnérabilités et prévenir la réémergence de besoins à l'avenir. Une approche conjointe devrait être appliquée dans des contextes spécifiques, comme en Afghanistan, pour répondre à la dramatique aggravation de l‘insécurité alimentaire.
Deuxièmement : Le respect des droits de l’homme contribue à prévenir les conflits et à promouvoir une paix durable. La Suisse s’investit pour ancrer plus systématiquement les droits de l'homme dans les efforts de paix et de sécurité, par exemple par le biais du Caucus des Droits de l’Homme et de la Prévention des Conflits, un groupe transrégional que nous présidons ensemble avec l’Allemagne. La coopération numérique peut renforcer l'analyse prédictive des causes profondes de conflits, y compris les violations des droits de l’homme. Le flux d’informations entre New York et Genève, y inclus entre le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l’homme, devrait être continuellement renforcé.
Troisièmement : L’action cohérente de l’ONU, de ses États membres et de ses partenaires doit s’appuyer sur les priorités nationales et renforcer les initiatives locales. La Commission de consolidation de la paix contribue à renforcer la participation de femmes œuvrant pour la paix ainsi que de la société civile et de la jeunesse. Un rôle élargi de la Commission pourrait renforcer la cohérence au sein du système des Nations Unies afin de libérer son potentiel de prévention. Nous encourageons la Commission, selon son mandat, à assumer pleinement son rôle de bâtisseuse de ponts, et à conduire des échanges avec toute entité contribuant à la pérennisation de la paix, y inclus le Conseil des droits de l’homme et les organisations régionales.
Monsieur le Président,
Le puzzle de la paix ne sera jamais complet sans le rôle primordial du Conseil de sécurité. Un manque d’unité entraînera davantage de souffrances, de vies perdues et d'opportunités manquées pour un avenir meilleur. En parlant d'une seule voix, le Conseil peut renforcer la volonté politique commune de répondre aux signaux précurseurs de violence et de conflit armé. En tant que candidate au Conseil de sécurité et membre de la Commission de consolidation de la paix, la Suisse continue à s'engager en faveur de la prévention, de l’alerte précoce et des synergies entre les organes onusiens.
Je vous remercie.