Merci Monsieur le Président,

Lors de la journée internationale pour l’environnement, le Secrétaire général a souligné que « Les événements extrêmes accélérés par le chaos climatique s'accumulent ; sapent le développement durable, forcent les gens à quitter leur foyer, et ébranlent les fondements de la paix et de la sécurité. » Nous faisons en effet face à une triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, auxquels s’ajoutent les tensions et les conflits.

Ces défis connexes requièrent des réponses intégrées. L’appel lancé par le Nouvel Agenda pour la Paix nous indique le fil conducteur à suivre : celui de la prévention.  

Cette réunion en formule Arria tombe donc à point nommé et nous remercions la Slovénie de nous avoir réunis. Nos remerciements s’adressent également à la Directrice générale de l’Organisation Internationale pour la Migration, l’Envoyée Spéciale du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique et en particulier Madame Quiguantar pour leurs exposés.

Permettez-moi de souligner trois points :

Premièrement, l’action préventive et les efforts de consolidation de la paix nécessitent une approche globale. Nous devons prendre en compte les effets climatiques, écouter les acteurs sur le terrain et impliquer les femmes et les jeunes en tant qu’agents de changement. Il convient également de travailler avec la communauté académique pour que nos décisions se basent sur des preuves scientifiques. Ces considérations devraient guider le développement de stratégies nationales de prévention.

Deuxièmement, des approches régionales et une meilleure collaboration entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales et sous-régionales sont nécessaires. Nous saluons à cet égard le travail de l’Envoyée spéciale pour la Corne de l’Afrique, en particulier l'étroite collaboration avec l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) concernant les évaluations des risques climatiques et l'utilisation d'outils d’alerte précoce. Ce partenariat exemplaire a fait l’objet d’une réunion du Groupe Informel d’Experts sur le Climat et la Sécurité organisé par le Mozambique et la Suisse. Un autre exemple positif est celui du Centre Régional de la Diplomatie Préventive pour l’Asie Centrale (UNRCCA). La Suisse s’engage d’ailleurs pour la gestion des ressources en eau et la prévention des catastrophes naturelles dans cette région, notamment à travers son initiative Blue Peace.

Troisièmement, le Conseil de sécurité doit agir en synergie avec le système multilatéral, y compris avec les entités basées à Genève. Les missions de maintien de la paix et les missions politiques, en collaboration avec le Mécanisme de sécurité climatique (CSM), les équipes pays de l’ONU, les institutions financières et les organisations régionales devraient également harmoniser leurs efforts au niveau national, régional et international. Cela permettrait de fournir des conseils aux États membres afin de répondre aux défis posés par le changement climatique dans les contextes de conflit.

Monsieur le Président,

Les outils pour renforcer la prévention existent et les considérations climatiques doivent en faire partie intégrante. Comme souligné par une intervenante de la société civile lors d’une réunion du Conseil de sécurité en juin 2023 : « c’est la volonté qui peut nous faire déplacer des montagnes ou rester là où nous sommes ». Suivons donc ses paroles.

Je vous remercie.

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