Monsieur le Président,

Je remercie la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires ad interim, Madame Joyce Msuya, pour son intervention.

Une fois de plus, ce Conseil se réunit suite aux intenses attaques russes menées à travers l'Ukraine.

Ces derniers jours, de l'ouest à l'est du pays, des villes ont été la cible de vagues d'attaques, dont certaines figurent parmi les plus meurtrières depuis le début de l'agression militaire de la Russie. Les habitantes et habitants de Lviv, de Kryvj Rih, de Kharkiv, de Poltava, de Kyiv, et des régions de Sumy et de Donetsk, entre autres, continuent de payer le prix de cette violence.

La Suisse condamne ces attaques qui touchent la population et les infrastructures civiles. Nous sommes choqués par le nombre de victimes, dont de nombreux enfants, et par les dégâts considérables causés aux habitations, aux établissements de santé et d’enseignement, perturbant une fois de plus l’éducation au début de la nouvelle année scolaire. Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches. Nous sommes particulièrement consternés par les attaques contre des zones où des personnes ayant fui les lignes de front ont cherché refuge, avant de voir leur vie basculer une fois de plus.

Monsieur le Président,

Il importe de le répéter : une guerre d'agression ne peut jamais être justifiée. De plus, les guerres ont des limites clairement établies par le droit international humanitaire que toutes les parties au conflit doivent respecter, en toutes circonstances. Elles doivent notamment en tout temps respecter le principe de distinction entre les civils et les combattants, ainsi qu'entre les biens civils et les biens militaires. Diriger des attaques contre la population civile et les biens de caractère civil constitue un crime de guerre. En outre, dans la conduite des hostilités, toutes les précautions pratiquement possibles doivent être prises pour éviter les pertes en vies civiles et des dommages qui pourraient être causés aux biens civils.

Des enquêtes approfondies et indépendantes doivent être menées sur ces attaques graves et les responsables doivent répondre de leurs actes.

Monsieur le Président,

Le travail des partenaires humanitaires en Ukraine est inestimable. Au cours des six premiers mois de cette année, les organisations d'aide ont apporté une assistance à 5,6 millions de personnes.

Les civils dépendent chaque jour de ce soutien vital.

La Suisse salue les efforts inlassables du personnel humanitaire, qu'il s'agisse de fournir une aide immédiate aux côtés des premiers intervenants après les attaques, ou d'assister ceux qui sont contraints de fuir les zones près des lignes de front. Ils accomplissent ces actions au péril de leur propre sécurité. Le droit international humanitaire exige que toutes les parties autorisent et facilitent l’accès humanitaire aux civils dans le besoin.

La situation humanitaire risque de se détériorer davantage avec l'arrivée prochaine de la saison froide, notamment en raison des importants dommages causés aux infrastructures. Il y a deux semaines, une attaque à grande échelle des forces russes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes - la neuvième en cinq mois - a de nouveau causé des dégâts considérables. Nous restons préoccupés par l’impact de la dégradation du système énergétique sur les centrales nucléaires ukrainiennes. Nous saluons donc les efforts continus de l’AIEA pour assurer la sûreté et la sécurité nucléaires dans la région.

La Suisse continuera de fournir de l’aide humanitaire. Nous soutenons le Fonds humanitaire de l’ONU pour l'Ukraine et apportons un soutien matériel dans le domaine de l’énergie en vue de l’hiver. En ce moment critique, un soutien international coordonné est indispensable.

Il est crucial d'agir rapidement et de manière coordonnée pour réduire l'impact des mines et autres engins explosifs sur les populations. C'est dans cet esprit que la Suisse, en collaboration avec l'Ukraine, organise la Ukraine Mine Action Conference les 17 et 18 octobre à Lausanne. Nous comptons sur une participation de haut niveau de la part de tous les pays engagés dans cet effort.

Cependant, pour parvenir à une amélioration durable, cette guerre doit cesser. Nous appelons la Russie à retirer ses troupes du territoire ukrainien. Nous restons déterminés à contribuer à une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte des Nations unies.

Je vous remercie.

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