Monsieur le Président,

Je remercie Messieurs Sivanka Dhanapala Directeur du bureau du HCR et Pär Liljert Directeur du bureau de l’OIM, pour leurs contributions et pour nous avoir donné une vision holistique de la situation et de leur travail sur place.   

En 2023, près de 8'600 migrants ont perdu la vie le long des routes migratoires à travers le monde, faisant de cette année la plus meurtrière jamais enregistrée. Selon le HCR, cette année encore plus de 1500 personnes sont décédées ou portées disparues en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Ces chiffres mettent en lumière la nécessité d’agir pour prévenir de nouvelles pertes. Au-delà de cette statistique, il s’agit de tragédies personnelles et de destins individuels. Les disparitions de milliers de personnes déstabilisent les communautés et compromettent les perspectives à long terme des efforts de paix.

La Suisse est profondément préoccupée par le sort des milliers de personnes qui sont forcés de quitter leur foyer pour de multiples raisons.  

À ce sujet, nous souhaitons élaborer trois points :

Premièrement, il faut prévenir les déplacements forcés en s’attaquant à leurs causes profondes et en suivant une approche globale. L'augmentation continue des déplacements forcés est causée – entre autres – par les conflits armés, l’insécurité alimentaire, ainsi que par les conséquences du changement climatique. À cet égard, ce Conseil doit renforcer son engagement pour la résolution des conflits armés et la prévention des crises, y compris par le biais de systèmes d’alerte précoce. Ce Conseil doit aussi s’engager pour la protection des populations civiles et celle du personnel humanitaire et onusien.

Deuxièmement, il s’agit de renforcer la protection des personnes en situation de vulnérabilité tout au long des routes migratoires. La Suisse s’engage résolument pour protéger les réfugiés, les personnes déplacées et les migrants. Aussi, des solutions durables dans les régions de premier accueil et sur l’ensemble des routes migratoires sont nécessaires. Sans ce soutien, ils risquent de perdre la vie, de disparaitre ou de devenir victimes de la traite d’êtres humains ainsi que d’autres violations des droits de l’homme. Il est impératif de mettre un terme à cette dynamique préoccupante en renforçant l’état de droit. À cet égard, nous rappelons l’obligation de tous les Etats de respecter et faire respecter sur le territoire le droit international humanitaire, le droit international relatif aux droits de l’homme et le droit international sur le statut des réfugiés, qui régissent la protection des personnes déplacées.

Troisièmement, il faut des partenariats solides pour la prévention. Le deuxième Forum mondial sur les réfugiés, qui s'est tenu en décembre dernier à Genève, a offert une excellente occasion de démontrer que le partage des responsabilités ne repose pas uniquement sur les gouvernements. Mais il incombe à l’ensemble de la société de proposer des solutions intégrant des aspects humanitaires, de développement et de politiques de paix. Pour cela il est essentiel d’encourager l’intégration socio-économique des migrants et des réfugiés. Il convient aussi de tenir compte de leurs besoins et leurs perspectives, afin qu’ils puissent saisir les opportunités qui se présentent et en créer de nouvelles.

Monsieur le Président,

Afin de pouvoir s’atteler de manière efficace à ces questions, il est essentiel que ce Conseil utilise pleinement les moyens à sa disposition pour renforcer la protection des personnes déplacées. La Suisse va continuer à s’engager dans ce sens.

Je vous remercie.

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