Monsieur le Président,

Je vous remercie pour l’organisation de cette réunion. Nous sommes également reconnaissants aux intervenants pour leurs perspectives utiles sur la situation en Afghanistan.

Le titre de cette réunion fait état d'une tendance mondiale qui se manifeste également dans nos discussions sur la paix et sécurité : nous sommes confrontés à un paysage de plus en plus complexe qui nous force à penser de manière multidimensionnelle. L’Afghanistan se trouve face à une crise quadruple – politique, économique, humanitaire et des droits de l’homme – qui menace la population de manière existentielle, en particulier les femmes et les enfants. Pour promouvoir la paix en Afghanistan, il faut tenir compte des aspects économiques et de développement, des droits de l'homme et du contexte humanitaire. L'impact du changement climatique, l’insécurité alimentaire, les actes terroristes, ainsi que le grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées méritent également notre attention.

Permettez-moi d'aborder trois considérations :

Premièrement, la Suisse déplore les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et l’atmosphère de peur qui persiste. La recrudescence des attaques terroristes et le déni des droits des femmes et des filles ainsi que des minorités ethniques sont inacceptables. Il n’y aura pas de sécurité, de stabilité ni de développement durable en Afghanistan sans l’entier respect des droits de l’homme et sans la participation pleine, égale et significative des femmes et des minorités ethniques. De plus, le respect du travail de la société civile reste crucial.

Deuxièmement, malgré l’ampleur des défis, nous devons trouver des solutions. À cet égard, je voudrais évoquer la fondation "Fonds pour le peuple afghan", récemment créée à Genève avec le soutien des bons offices de la Suisse. Le but de cette fondation est de recevoir, protéger et préserver pour l'avenir une partie des actifs gelés de la banque centrale afghane. Par le biais d’un conseil consultatif, la société civile afghane pourra faire entendre sa voix, proposer et examiner les projets du conseil de fondation.

Troisièmement, la Suisse salue le mandat inclusif de la MANUA, qui englobe les aspects humanitaires, les besoins de base et les droits de l'homme. La Mission défend les intérêts de tous les Afghans, en particulier les femmes et les filles. Le Conseil de sécurité doit continuer à préserver le mandat équilibré de la MANUA lors de son renouvellement en mars prochain.

Monsieur le Président,

En tant que membre du Conseil, la Suisse continuera à soutenir le précieux travail de la MANUA dans la mise en œuvre de son mandat, en vue de mettre fin aux souffrances du peuple afghan.

Je vous remercie.